L'abattage par balles de deux boeufs par des policiers de Gatineau a suscité un tollé international, alors que des internautes dénoncent la violence de l'intervention.

Des citoyens outrés ont fait part de leur colère sur des forums en ligne tels YouTube, de même que sur le site Web d'un quotidien britannique.

Plus de 157 000 internautes ont visionné le vidéo YouTube montrant la mort des deux animaux, survenue la semaine dernière, et des milliers d'autres clics s'y ajoutent à chaque heure. Le quotidien britannique Daily Mail a titré sur son site Web lundi: Don't moooove or I'll shoot.

L'abattage des deux boeufs a par ailleurs entraîné le lancement d'une campagne de lettres, organisée par un groupe de défense des droits des animaux, qui prévoit bombarder le service de police de Gatineau de missives dénonçant le geste.

La femme derrière cette initiative a expliqué que le vidéo avait créé des sentiments contradictoires chez elle. «Ce sont des images choquantes, horribles. Mais d'un autre côté, ce n'était pas si choquant puisque cela est représentatif de ce que nos enquêtes ont démontré», a avancé Twyla Francois, la chef des enquêtes pour le groupe Canadians for Ethical Treatment of Food Animals.

Les bovins étaient en route pour l'abattoir jeudi dernier lorsqu'ils se sont échappés du camion les transportant. Ils sont ensuite partis en cavale, déclenchant du même coup l'intervention policière près de la route de campagne 148, dans le secteur Masson-Angers.

La vidéo de l'incident montre comment des voitures de police, gyrophares et sirènes enclenchés, ont pourchassé et encerclé l'une des bêtes avant que des agents ne fassent feu sur l'une des bêtes à au moins dix reprises, à bout portant.

L'intervention a été filmée en partie par un témoin horrifié par la scène.

Le groupe derrière la campagne de lettres argue que les boeufs ne représentaient pas une menace réelle et qu'ils ont été tués de façon violente et inhumaine.

Des internautes ont critiqué les policiers de Gatineau pour avoir fait preuve d'une cruauté excessive et d'un manque de compassion envers les animaux.

La police municipale a de son côté plaidé que les boeufs représentaient un risque pour la sécurité publique et que ses agents n'avaient pas eu d'autre choix que de les abattre.

«Les policiers ont constaté que le boeuf était très agressif et qu'il était une menace à la sécurité. Ils ont d'abord tenté de ramener l'animal dans le camion, avec l'aide du propriétaire, mais cela a été impossible», a expliqué l'agent Pierre Lanthier, un porte-parole de la police de Gatineau.

La police a aussi souligné que les boeufs s'étaient précipités à quelques reprises vers les voitures de police, et qu'ils s'approchaient d'une école primaire à proximité. Le propriétaire des bêtes a alors donné son accord à la police pour qu'elles soient tuées.