Ottawa a annoncé vendredi que le commissaire de la GRC, William Elliott, se retirera de son poste en juillet prochain.

Il est à la tête du service policier fédéral depuis 2007.

Premier civil a occuper ce poste dans l'histoire de l'organisation, son mandat a été assombri par de nombreuses crises et dissensions internes.

En 2010, plusieurs cadres de la GRC avaient logé des plaintes auprès du gouvernement fédéral, affirmant notamment que William Elliott était un gestionnaire colérique qui intimidait ses employés.

La frustration régnait aussi par rapport à la lenteur avec laquelle les réformes de l'organisation, promises par le commissaire, étaient mises en oeuvre. Une évaluation du milieu de travail l'a révélé peu après la vague de plaintes.

William Elliott avait entrepris un renouvellement de l'état-major de la GRC pour tenter de motiver l'organisation et, selon plusieurs observateurs, pour s'entourer d'alliés.

Les policiers fédéraux ont aussi traversé d'autres épreuves dans les dernières années, allant des meurtres de quatre agents dans la tuerie de Mayerthorpe, en Alberta, à la mort de Robert Dziekanski, survenue à l'aéroport de Vancouver après l'utilisation de pistolets électriques Taser.

Le premier ministre Stephen Harper a remercié William Elliott pour son dévouement et a promis un processus de sélection inclusif pour lui trouver un remplaçant. M. Harper a notamment indiqué qu'il consulterait le comité de la sécurité publique des Communes avant de prendre une décision.

L'annonce du départ du commissaire survient quelques jours avant que deux de ses plus véhéments détracteurs, le sous-commissaire Raf Souccar et l'ex-commissaire adjoint Mike McDonell, ne témoignent devant ce même comité parlementaire.

Le porte-parole libéral en matière de sécurité publique, Mark Holland, a affirmé que le départ de M. Elliott représentait une occasion pour Ottawa d'accélérer la réforme de la GRC et pour renforcer les pouvoirs de l'organisme qui doit surveiller le service policier.

«Ce n'est pas suffisant de seulement nommer un nouveau commissaire. Ils doivent aussi mettre en oeuvre ces changements et veiller au bon fonctionnement de l'organisation», a-t-il dit.

Par ailleurs, M. Holland s'est réjoui du fait que le premier ministre se soit engagé à consulter le comité parlementaire quant au choix du remplaçant de M. Elliott.