Les reporters se sont vus interdire l'accès à au moins une audience du comité sur les réfugiés impliquant les migrants tamouls arrivés au pays par bateau en août, et l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) souhaiterait tenir d'autres audiences à l'abri des médias.

L'ASFC veut interdire l'entrée aux reporters pour au moins certaines audiences, soulignant qu'un journal a publié le nom de l'un des migrants le mois dernier.

Cet article identifiait un homme relié à l'embarcation, mais n'affirmait pas qu'il s'agissait d'un migrant.

Lundi, l'avocat de ce migrant a demandé que les reporters soient exclus de toutes les audiences impliquant son client. L'agence ne s'est pas opposée à la requête et l'arbitre de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada l'a approuvée, même si aucun média n'était présent pour contester l'interdiction.

Dès le début des procédures sur la détention des migrants en août, l'agence avait argué que les reporters ne devaient pas avoir accès aux salles d'audience.

La requête avait été rejetée. Un interdit de publication prévenant la divulgation de tous détails pouvant mener à l'identification des demandeurs d'asile ou leurs associés avait plutôt été imposé.

Mardi, un représentant de l'agence est revenu à la charge sur un autre cas, demandant que l'accès soit refusé aux reporters pour une audience impliquant une femme enceinte de six mois.

«C'est notre avis que l'interdit de publication original n'est pas clair et que l'intention de la requête manquait de clarté», a soutenu Azeem Lalji, lors de l'audience tenue à Vancouver.

L'arbitre Marc Tessler, de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, a toutefois rejeté la requête de l'ASFC.

M. Tessler a fait valoir que l'agence n'avait pas expliqué pourquoi une interdiction totale pour tous les médias était nécessaire, et que les journalistes n'avaient pas eu l'occasion de répondre à la requête.

Un porte-parole du Congrès tamoul canadien, David Poopalapillai, a affirmé que l'organisation s'opposait à une interdiction totale pour les médias.

«Nous voulons que les médias soient présents», a-t-il fait valoir, soutenant qu'il s'agissait de la seule manière de s'assurer que le sort réservé à ces migrants soit connu.

La femme enceinte, qui est arrivée au Canada sans papiers d'identification, devra demeurer en détention jusqu'à la prochaine audience plus tard en octobre.