Le soldat Sébastien Courcy, le 125e militaire canadien à perdre la vie en Afghanistan, a été tué dans le cadre d'une opération anti-insurrectionnelle la semaine dernière, lorsqu'il a marché sur un engin explosif avant de chuter d'une falaise, ont révélé les autorités militaires, dimanche.

Puisque l'opération était toujours en cours au moment de l'annonce du décès du soldat, les autorités avaient seulement indiqué que le soldat Courcy, qui était âgé de 26 ans, était décédé après être tombé d'un «terrain surélevé» pendant une mission dans le district de Panjwaii, dans la province de Kandahar.

Le chef des opérations de la Force opérationnelle interarmées du Canada à Kandahar, le lieutenant-colonel Mike Patrick, a précisé, dimanche, que le soldat avait en fait «marché sur quelque chose qui a explosé» quand son équipe se dirigeait vers un poste d'observation à Salavat Ghar, une montagne qui surplombe le village de Nakhonay, au sud de la ville de Kandahar.

Le lieutenant-colonel a affirmé qu'il n'avait toutefois pas été déterminé si l'explosion avait été causée par un engin explosif improvisé récemment dissimulé ou par une vieille mine, une menace constante dans ce pays ravagé par la guerre.

L'opération de trois jours qui a coûté la vie au soldat Courcy, baptisée l'Opération Constrictor IV, aura permis de découvrir quatre ateliers de fabrication de bombes, démantelant ainsi une «chaîne de montage» du réseau terroriste taliban, a annoncé M. Patrick.

Une imposante cache d'armes a également été saisie, contenant notamment des mitrailleuses de calibre .50, des bazookas et des vestes servant aux attentats suicides. Les militaires y ont également découvert des accélérants chimiques, des explosifs improvisés et des milliers de mètres de cordon d'explosif de qualité commerciale.

L'officier a ajouté que les soldats avaient également trouvé de l'époxy et des pièces de roulement à billes, qui sont collées aux bombes afin d'en faire des shrapnels meurtriers.

«Nous avons retiré des centaines d'engins explosifs improvisés des champs de bataille, préfabriqués, une quantité importante d'armes, une quantité énorme de munitions (...), mais surtout, la capacité de fabriquer les objets qui nous causent le plus de tort: les engins explosifs improvisés», a expliqué l'officier.

Le lieutenant-colonel a affirmé que des présumés insurgés ont été détenus et que certains ont été tués, mais il n'a pas voulu préciser le nombre. Les prisonniers seront remis aux autorités afghanes en vue de subir leur procès, a-t-il signalé.

Le plupart ont fui le parcours des soldats canadiens et il y a eu quelques accrochages, a détaillé le lieutenant-colonel.

«Ils seront de retour», a dit M. Patrick, mais ils «ne reviendront pas aujourd'hui ou demain».

M. Patrick a expliqué que l'opération ne visait pas à chasser les insurgés, mais à perturber leurs activités et saisir leurs armes. En ce sens, l'opération a été l'une des plus réussies parmi celles menées par les Canadiens à Kandahar, a souligné le lieutenant-colonel.

Il a signalé qu'environ 50 talibans avaient transformé le village de Nakhonay, qui abrite environ 2000 habitants, en zone d'étape pour les attentats terroristes visant la ville de Kandahar.