Le refuge pour animaux de la SPCA de Montréal déborde. Pour la deuxième fois en 10 jours, des dizaines de chiens ont été saisis cette semaine dans une «usine à chiots» de la région. La société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) réclame désormais à Québec des pouvoirs accrus pour lutter contre ce «fléau».

La SPCA a lancé vendredi une pétition dans laquelle elle réclame que le gouvernement Charest lui donne les pleins pouvoirs pour appliquer la Loi du bien-être et de la sécurité des animaux (P-42). La SPCA voudrait pouvoir mener des inspections dans les chenils et autres locaux commerciaux sans avoir à obtenir un mandat de perquisition.

 

«En ce moment, il faut aller devant le juge, c'est une formalité qui est longue, qui requiert beaucoup de preuves et ralentit notre travail», dénonce Alana Devine, directrice par intérim de la SPCA. L'organisme Anima-Québec est déjà mandaté par Québec pour faire appliquer les lois provinciales sur la protection des animaux. «Mais Anima-Québec ne possède que sept inspecteurs. Ils sont débordés de travail et nous pourrions les aider», dit Mme Devine. En comparaison, ajoute-t-elle, l'Ontario compte 200 inspecteurs.

Dans les conditions actuelles, dit Mme Devine, «le Québec est un paradis pour les usines à chiots.»

La SPCA demande aussi que les personnes reconnues coupables de mauvais traitements soient tenues de payer les soins administrés aux animaux saisis. La Société supporte en ce moment toutes les dépenses liées à l'hébergement et au traitement des 330 chiens, sept chats et un lapin retirés des chenils de Lanaudière et de Rawdon. «Nous avons eu beaucoup de dons et l'aide de plusieurs bénévoles, mais ce n'est pas suffisant», dit Mme Devine, qui espère bien profiter de la prochaine campagne électorale provinciale, qui pourrait être déclenchée sous peu selon la rumeur, pour ramener ces enjeux à l'avant-plan.

À la recherche de familles d'accueil

En attendant d'être exaucée, la SPCA est à la recherche de familles d'accueil pour les animaux retirés des chenils dernièrement. Un peu moins d'une centaine ont trouvé un foyer à ce jour.