Un laveur de vitres qui a agressé sexuellement une adolescente lourdement handicapée pendant huit ans tout en filmant ses crimes a été condamné hier à six ans et demi de prison.

Erik Branz s'en est pris à une enfant handicapée incapable de s'exprimer, la victime « la plus vulnérable » qui soit. Des crimes « particulièrement troublants et choquants », a conclu la juge Nathalie Fafard.

Le pédophile de 47 ans de Notre-Dame-de-Grâce a plaidé coupable en avril dernier à des accusations d'agression sexuelle, de production et de possession de pornographie juvénile et de voyeurisme. De 2009 à 2017, Erik Branz venait deux fois par année laver les vitres de la résidence des parents de la victime. Il profitait toutefois de l'occasion pour agresser sexuellement dans sa chambre l'adolescente, qui avait 12 ans la première fois. La victime portait toujours une couche pendant les agressions et regardait parfois l'émission pour enfants Barney.

« L'accusé aurait pu continuer pendant longtemps en toute impunité si les policiers n'avaient pas trouvé les vidéos pendant une enquête sur un autre crime », a relevé la juge dans l'imposition de la peine hier. Erik Branz a d'ailleurs admis le mois dernier s'en être pris à l'adolescente parce qu'il savait qu'elle ne le dénoncerait jamais en raison de son handicap. « J'étais un lâche, je savais qu'elle ne pourrait pas en parler », a-t-il affirmé.

La juge n'a pas cru les « profonds » remords exprimés par Erik Branz pendant les observations sur la peine. L'accusé avait alors présenté ses excuses à la famille de la victime et s'était dit accablé par une « grande honte ». « La Cour doute que l'accusé est sincère en exprimant des remords », a déclaré la juge. Les crimes ont eu des conséquences « dévastatrices » sur les parents de la victime, a-t-elle ajouté.

« EXTRÊME VULNÉRABILITÉ »

La juge Fafard s'est ainsi rangée du côté de la suggestion de la Couronne en imposant une peine globale de six ans et demi, moins le temps passé en détention préventive. L'avocat de la défense, Me Luc Trempe, réclamait pour sa part une peine variant entre quatre ans et demi et cinq ans.

La procureure de la Couronne, Me Roxane Laporte, s'est réjouie de la décision hier à la sortie de la salle d'audience. « La juge a noté l'extrême vulnérabilité de la victime et le comportement de prédateur de l'accusé », a-t-elle commenté.

Les enquêteurs ont pratiquement dû trouver une aiguille dans une botte de foin pour retrouver la victime d'Erik Branz. Comme le visage de la victime n'était pas visible sur les vidéos retrouvées dans l'ordinateur, les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n'avaient qu'une seule piste : une petite fenêtre en arrière-plan des vidéos. Cette piste leur a finalement permis d'identifier le quartier. Des policiers sont ensuite passés de maison en maison pour trouver la bonne.