C'est parce qu'il avait des « conflits et des problèmes » avec quatre personnes que Benjamin Hudon-Barbeau a « encouragé » son complice Ryan Wolfson à les tuer en octobre 2012. La Couronne entend démontrer au cours du procès pour double meurtre et double tentative de meurtre que Benjamin Hudon-Barbeau a joué un rôle majeur dans ces attentats, même s'il n'avait pas la main sur la gâchette.

Queue de cheval et barbe courte de quelques jours, Benjamin Hudon-Barbeau n'a pas bronché, lundi, dans le box des accusés de la salle hautement sécurisée du palais de justice de Saint-Jérôme, au premier jour de son procès devant jury présidé par la juge France Charbonneau. L'homme de 40 ans est accusé des meurtres prémédités de Frédérick Murdock et Pierre-Paul Fortier en octobre 2012 dans les Laurentides. Il est également accusé d'avoir tenté de tuer Vincent Pietrantonio et une autre personne, dont l'identité est protégée par une ordonnance de la cour.

« Ryan Wolfson a agi pour le compte de l'accusé. Wolfson a été l'arme de l'accusé Benjamin Hudon-Barbeau », a martelé le procureur de la Couronne, Me Steve Baribeau, dans son exposé introductif, lundi. Selon la thèse de la poursuite, l'accusé a « soit aidé, encouragé ou conseillé » Ryan Wolfson afin qu'il commette ces attentats. Il n'a pas fait mention au jury du sort de Ryan Wolfson depuis ces événements.

« Pourquoi [Wolfson] a-t-il tiré sur 4 personnes en moins de 20 jours ? Pourquoi ? Est-ce qu'une personne reliée à Wolfson, l'accusé Benjamin Hudon-Barbeau, avait lui des motifs ou des raisons de s'en prendre aux victimes ? Notre prétention est que oui », a soutenu Me Baribeau.

La Couronne entend démontrer durant le procès que l'arme à feu utilisé pour abattre Frédérick Murdock et blesser Vincent Pietrantonio est la même que celle saisie sur Ryan Wolfson lors de son arrestation au bar Wanda à l'automne 2012. Les autres armes à feu saisies dans la voiture utilisée par Wolfson et Hudon-Barbeau pour se rendre au bar sont reliées aux autres attentats sur Pierre-Paul Fortier et la quatrième victime, selon la Couronne.

Le premier témoin qui sera appelé à la barre aujourd'hui par la Couronne a été impliqué dans l'évasion de Benjamin Hudon-Barbeau de la prison de Saint-Jérôme en mars 2013. En échange de son témoignage, ce témoin collaborateur de la police obtiendra un montant de 500 $ par semaine durant 104 semaines, soit 52 000 $. Son identité est protégée par une ordonnance de non-publication.

Une quarantaine de témoins, dont des médecins, des policiers, des experts et des civils, témoigneront pour la Couronne. Toutefois, Ryan Wolfson ne sera pas appelé à la barre, a indiqué Me Baribeau. Les avocats François Bérichon et Rodrigue Beauchesne représentent Benjamin Hudon-Barbeau.