Le pédophile accusé à la mi-mars d'avoir loué le corps d'une fillette de 6 ans avec l'accord de sa mère présentait un risque de récidive « modéré » au moment de sa libération conditionnelle en 2011, selon la commission qui lui a permis de sortir de prison.

Marc Clermont s'était alors vu accorder une « semi-liberté » un an et demi après avoir été jugé coupable de contacts sexuels et de sodomie : il avait retenu les services sexuels de mineures de 10 et 13 ans en échange d'argent.

« Les informations statistiques indiquent dans votre cas que deux individus sur cinq présentant des caractéristiques comparables aux vôtres ne récidiveront pas », écrivaient les commissaires Michel Lafrenière et Hélène Lacroix, de la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC), dans la décision que La Presse a obtenue.

« [La CNLC] croit que vous ne présentez pas un risque inacceptable en semi-liberté ». - Les commissaires Lafrenière et Lacroix

Mais selon le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL), Clermont a récidivé à plusieurs reprises au cours des trois dernières années en agressant sexuellement une fillette entre son sixième et son dixième anniversaire. Il est maintenant accusé d'agression sexuelle et d'obtention de services de prostitution juvénile.

« La mère de la jeune victime obtenait des compensations monétaires en offrant sa fille à Clermont, qui se livrait alors à des agressions sexuelles sur l'enfant », a indiqué le SPAL dans un communiqué diffusé au moment de son arrestation.

La mère, pour sa part, « a été accusée d'incitation à des contacts sexuels sur une personne de moins de 16 ans », a indiqué le SPAL.

Ces faits n'ont pas été prouvés en cour. Son avocat, Me Jean Gauthier, n'a pas rappelé La Presse.

« INTÉRÊT SEXUEL ENVERS LES JEUNES FILLES »

La décision de la CNLC de 2011 décrit Clermont comme un homme avec « une déviance sexuelle », « une faible estime de soi » et « un mode de vie marginal » qui consommait du cannabis de façon quotidienne depuis plusieurs années. Il a affirmé avoir subi des abus sexuels pendant son enfance.

Pendant son année et demie en prison en 2010-2011, l'homme aujourd'hui âgé de 61 ans a « complété avec succès le programme national de délinquance sexuelle » avec une « bonne participation » et une « bonne compréhension de la matière apprise ».

« Vous reconnaissez avoir un intérêt sexuel envers les jeunes filles et jusqu'à présent, vous appliquez les stratégies récemment intégrées pour chasser vos pensées », ont écrit les commissaires Lafrenière et Lacroix.

La décision autorisait Marc Clermont à intégrer une maison de transition. Il devait respecter de multiples conditions, dont s'abstenir d'utiliser un ordinateur, de se trouver seul en présence de mineures ou d'utiliser un service de rencontre téléphonique, le moyen utilisé pour trouver ses premières victimes.