Un jeune homme de 18 ans qui a été abattu en pleine rue à Terrebonne, lundi soir, devait passer en cour la semaine prochaine pour une histoire d'altercation qui a mal tourné à l'automne dernier dans un parc près de chez lui.

Nicolas Lavoie Cloutier, qui a reçu au moins un projectile d'arme à feu vers 21h lundi, était notamment accusé d'avoir eu illégalement en sa possession un pistolet à décharge électrique (Taser) lors d'un incident survenu en octobre dernier, au parc du Geai-Bleu, tout près de son domicile, révèle un dossier de cour consulté par La Presse. Il était également accusé de voies de fait, de menaces et de possession de cannabis et de haschich dans la même affaire.

Mais ses parents, atterrés, sont persuadés que cet évènement n'a rien à voir avec le meurtre de leur fils en pleine rue. «Les policiers nous ont dit que ça tirait et que ça courait partout. Nicolas s'est retrouvé au mauvais moment, avec la mauvaise personne. C'est clair et net, parce que mon fils, il n'était pourchassé par personne. C'est un petit gars qui, à 21h30, était chez [lui] le soir. C'était pas un courailleux», a dit sa mère, Nancy Cloutier, rencontrée au domicile familial.

Son père, Alain Lavoie, a ajouté que la dispute pour laquelle son fils était accusé au criminel n'était que «du niaisage». «C'est une altercation entre deux jeunes, un qui a fait une plainte, l'autre pas», a-t-il assuré.

«On ne comprend pas, nous autres non plus, ce qui s'est passé. On peut pas le suivre, il a 18 ans.»

La SQ chargée de l'enquête

La Sûreté du Québec, à qui l'enquête a été confiée, croit que le meurtre «pourrait être relié au monde des stupéfiants», a indiqué sa porte-parole, Éloïse Cossette.

Les premiers coups de feu ont été entendus par le voisinage peu avant 21h, près de la rue Quinn et de la montée Major. «Ça s'est déplacé», a précisé Mme Cossette.

À l'arrivée des policiers, la victime était étendue sur le sol, inanimée devant une maison de la rue Brodeur. Son décès a été constaté à l'hôpital.

Les enquêteurs ont ensuite mis en place un énorme périmètre de sécurité et ont fouillé les environs à l'aide de détecteurs de métal et de maîtres chiens. 

«Ils ont vérifié dans toutes les cours. Ils pensaient que le suspect avait jeté son arme dans un fossé ou dans des buissons. Ils nous ont dit qu'ils cherchaient un pistolet, et de garder l'oeil ouvert», a indiqué Joseph Marsolais, un résidant du pâté de maisons où s'est produit le drame.

«On est inquiets. C'est un petit village bien tranquille ici, et ça fait un peu peur, tout ça», s'est exclamée Caroline Gagnon, une résidante du secteur.

- Avec la collaboration de Vincent Larouche