Blanche Major adorait conduire sa voiture dans son village de Saint-Nazaire-d'Acton et, selon sa nièce, elle avait bien l'intention de rester au volant aussi longtemps que possible malgré ses 97 ans.

Cette passion pour la route a cependant pris fin abruptement, jeudi après-midi, lorsque la dame a perdu la vie au volant de sa Chevrolet Aveo. Le véhicule a capoté et s'est retrouvé dans un fossé à Saint-Eugène, pas très loin de son village.

«Je pense que ce doit être un animal qui l'a croisée et elle est tombée dans le fossé. Peut-être un chevreuil qui l'a coupée ou une bête», suggère sa nièce de 71 ans, Madeleine Major, en précisant que la conductrice était prudente et ne roulait jamais très vite.

Celle-ci raconte que sa tante lui avait confié son plaisir profond pour la conduite. «Elle a dit: »Tant que je vais avoir mes yeux, tant que le bon Dieu va me donner la permission de conduire, c'est mon bonheur, je n'en demande pas plus à la vie«».

Madeleine Major a aussi révélé que le coroner Yvon Garneau lui avait confirmé que sa tante était en excellente santé au moment de l'accident. Elle n'avait aucun problème cardiaque ou pulmonaire.

«Elle n'a pas fait d'anévrisme, elle n'a pas fait de crise de coeur, c'est parce qu'en tournant avec sa voiture dans le fossé, une vertèbre a cassé. Elle n'a pas souffert, c'est une mort instantanée», a décrit Mme Major.

Comme la petite voiture était équipée du système d'assistance OnStar, des préposés auraient entendu un enregistrement de la victime en pleurs au moment où elle perdait le contrôle de sa voiture.

Un porte-parole de la Sûreté du Québec a indiqué que des pinces de désincarcération ont été nécessaires pour sortir la victime du véhicule.

La vitesse ne semblait pas en cause dans l'accident. Selon Madeleine Major, sa tante avait déjà été interceptée par un policier parce qu'elle ne roulait pas assez vite.

Marcel Salvas était un ami de longue date de Blanche Major. Il parle d'elle comme d'une femme enjouée et énergique.

«Je l'ai connue j'avais 12 ou 13 ans, j'ai connu son mari, on s'est toujours parlé et on se parlait encore cette semaine. Parfois, elle venait chez moi ou j'allais chez elle. On était bons amis», partage l'homme de 71 ans.

Lui aussi confirme que Mme Major n'était pas une conductrice rapide, mais qu'elle adorait «se promener dans son petit »char«».

«Elle partait tous les jours, elle n'allait pas loin, mais elle aimait ça», a-t-il raconté à La Presse canadienne.

«Elle voyait bien clair, elle était en forme, pas malade. Elle passait et m'envoyait la main. Je la faisais débarquer et on s'assoyait dans la balançoire», se rappelle celui qui n'arrive pas à réaliser son départ.

«Je suis passé ce matin avec mon quatre roues près de chez elle et je me disais, il me semble que ce n'est pas possible qu'elle soit partie», mentionne-t-il.

Malgré la triste nouvelle, Marcel Salvas se console en se disant qu'à 97 ans, Blanche Major a fait un bon bout de chemin. Elle aurait eu 98 ans en octobre.

Photo La Presse canadienne

Blanche Major