Un poids lourd roulant avec sa benne relevée a percuté violemment une passerelle surplombant l'autoroute 40, à Repentigny, peu avant midi, ce qui a forcé la fermeture complète des voies rapides dans les deux directions.

Le pont piétonnier a tenu le coup, malgré la force de l'impact, mais il sera en partie démoli au cours des prochaines heures. Les ingénieurs du ministère des Transports du Québec (MTQ) estiment que les dommages provoqués par la collision ont fragilisé la structure, ce qui la rend dangereuse.

«Après inspection, nous avons décidé de démanteler la partie de la passerelle qui surplombe l'autoroute 40 en direction est, parce que la structure n'est pas sécuritaire», a indiqué en fin de journée le porte-parole du MTQ, Martin Girard.

Les voies rapides ont été rouvertes en direction ouest en fin d'après-midi.

L'accident n'a heureusement pas fait de blessés.

Le camion-benne, transportant du maïs, roulait en direction est sur l'autoroute 40 lorsque sa boîte relevée a heurté le pont piétonnier, qui longe le viaduc du boulevard Brien. Des débris ont volé dans les airs sous la force de l'impact, tandis que d'autres se sont encastrés dans la structure.

On ne sait toujours pas pourquoi le camionneur roulait dans ces conditions.

«Nos experts ont reconstitué la scène de la collision, mais l'enquête se poursuit, indique la sergente Audrey-Anne Bilodeau, porte-parole de la Sûreté du Québec. Le conducteur a été rencontré par nos enquêteurs. Les options possibles, c'est qu'il y ait eu de la négligence, une infraction de la part du camionneur, ou encore une défectuosité mécanique du véhicule.»

Il était encore trop tôt pour savoir si des accusations seraient déposées contre le conducteur du camion.

Passerelle neuve

La passerelle, construite par la ville de Repentigny au coût de 2,2 millions de dollars, était toute récente: elle était ouverte aux passants et aux cyclistes seulement depuis l'été dernier.

En 2015, un incident semblable, attribuable à un camion de chargement de la neige qui roulait avec sa benne relevée, avait détruit une passerelle pour piétons surplombant la route 132, à Longueuil. La passerelle est présentement en reconstruction.

Le ministre des Transports d'alors, Robert Poëti, avait demandé que les camions soient équipés d'un avertisseur de benne relevée, une mesure qui n'a toujours pas été adoptée. Le projet de loi modifiant le Code de la sécurité routière, présenté en décembre dernier à l'Assemblée nationale, propose cependant des changements à ce sujet.

Il prévoit «que tous les véhicules lourds à benne basculante doivent être munis d'un témoin lumineux, qui s'actionne lorsque sa benne ou celle de sa remorque ou semi-remorque n'est pas complètement abaissée». 

Les travaux devant mener à l'adoption du projet de loi suivent actuellement leur cours.

D'autres incidents

Il y a eu plusieurs autres incidents provoqués par des bennes de camions restées relevées ces dernières années sur les routes du Québec. 

En février 2016, un poids lourd a endommagé la structure du pont Honoré-Mercier en la heurtant avec sa benne, qui s'est détachée du véhicule au moment de la collision.

En février dernier, ce sont des fils de télécommunication qui ont été sectionnés lors d'un incident similaire, qui a provoqué d'importantes pannes dans le quartier Vanier, à Québec.

En décembre 2017, toujours à Québec, c'est un poteau d'Hydro-Québec qui a été entraîné par la benne relevée d'un camion, dans le parc industriel Jean-Talon.

La démolition de la partie de la passerelle endommagée, sur l'autoroute 40, doit commencer ce soir. La circulation sera interdite, en direction est, pendant une période indéterminée.

Transport Québec a mis en place des voies de contournement à l'approche du lieu de l'accident, mais recommande d'éviter la circulation dans le secteur.