Une femme de 57 ans et possiblement originaire du Ghana, en Afrique, est morte pendant qu'elle tentait d'atteindre la frontière canadienne, a confirmé le bureau du shérif de la municipalité de Noyes, au Minnesota.

Mavis Otuteye avait d'abord été portée disparue, mardi, après avoir été aperçue dans le comté de Kittson le 22 mai.

Son corps a été retrouvé près de Noyes, vendredi.

Selon l'autopsie initiale, la femme serait morte d'hypothermie, mais une dernière autopsie doit avoir lieu.

Les autorités ont indiqué qu'il pleuvait cette nuit-là et qu'il faisait froid, ajoutant que les immigrants qui se déplacent le soir peuvent se perdre et que la région est très peu habitée.

La communauté de Noyes est située tout près de la ville canadienne d'Emerson, au Manitoba, qui est l'un des postes frontaliers les plus fréquentés par les migrants clandestins pour entrer au Canada.

Depuis le début de l'année, 1 993 tentatives d'entrées ont été interceptées au Québec, 477 au Manitoba et 233 en Colombie-Britannique, selon les chiffres de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

La police croit que Mavis Otuteye se dirigeait vers Emerson.

Les autorités américaines ont indiqué que le cas de Mme Otuteye faisait toujours l'objet d'une enquête.

Les organismes s'inquiètent

Les responsables d'une organisation venant en aide aux demandeurs d'asile au Manitoba affirment que leur plus grande crainte vient de se concrétiser avec la mort de cette migrante.

Le major Rob Kerr, de l'Armée du Salut, indique que l'organisation dont il est porte-parole avait des craintes depuis longtemps concernant les personnes risquant leur vie pour entrer au Canada. Il a toutefois ajouté que le moment de la mort de M. Otuteye, à la fin mai, l'avait surpris.

M. Kerr a précisé que l'Armée du Salut avait été grandement inquiète, durant les mois particulièrement froids de février et de mars, que des personnes se blessent ou meurent en tentant de franchir la frontière clandestinement.

M. Kerr estime que la tentative de Mme Otuteye traduit le degré de désespoir qui habite les personnes tentant de gagner le territoire canadien.

«Nous ne sommes pas certains de ce qui s'est passé, si cette personne a été désorientée ou quelque chose du genre, ou encore si elle a été à l'extérieur pendant un certain temps. S'il s'agit d'hypothermie, alors il y a évidemment encore lieu d'avoir des inquiétudes (et) il y a toujours du danger» a dit le porte-parole à Winnipeg.