L'homme qui s'est présenté comme un ancien combattant en entrevue télévisée lors des cérémonies du jour du Souvenir soutenait également auprès de ses collègues de travail qu'il était un ex-militaire, selon son employeur.

À la connaissance des employés de l'entreprise Potvin Construction, Franck Gervais avait porté l'uniforme, a affirmé vendredi le patron de la compagnie, Martin Savard.

«ll était connu comme un ancien militaire ici, c'est pour ça qu'on a été surpris d'apprendre ça», a-t-il expliqué en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

L'homme, qui est à l'emploi de l'entreprise depuis une douzaine d'années, a été suspendu avec salaire pour la journée de vendredi, a indiqué M. Savard.

«Après, écoutez, on verra, a-t-il laissé tomber. C'est certain qu'on condamne le geste, mais avant de condamner l'individu, on va coopérer avec la police pour connaître le fond de l'histoire.»

Franck Gervais fait l'objet d'une enquête policière et doit être rencontré «prochainement», a indiqué vendredi le constable Charles Benoit, du Service de police d'Ottawa.

«Nous l'avons contacté par téléphone et nous faisons des procédures pour la rencontre en personne», a-t-il signalé.

Les autorités policières de la capitale fédérale ont décidé d'ouvrir une enquête jeudi après avoir reçu de nombreuses plaintes.

L'entrevue qu'a accordée l'homme au réseau CBC mardi a attiré l'attention de militaires, qui ne reconnaissaient pas ce soi-disant frère d'armes et décelaient des anomalies sur son uniforme.

Le Service de police d'Ottawa le soupçonne maintenant d'avoir faussement déclaré qu'il était membre des Forces armées canadiennes.

Le ministère de la Défense nationale a confirmé jeudi qu'aucun Franck Gervais ne figurait dans ses registres militaires.

En vertu de l'article 419 du Code criminel, le port illégitime d'uniforme militaire ou de toute décoration militaire est interdit.

«Les membres des Forces armées canadiennes portent fièrement leur uniforme», a écrit jeudi dans un courriel Ashley Smith, porte-parole du ministère.

Un comportement comme celui qui est reproché à l'individu interviewé par la CBC est irrespectueux envers ceux «qui ont mérité de porter leur uniforme» en raison des «sacrifices qu'ils ont faits pour notre pays», a-t-elle poursuivi.

En entrevue avec CBC News, vendredi, l'épouse de Franck Gervais a dit avoir reçu des menaces de mort depuis que l'imposture présumée a été rendue publique.

Il n'y avait aucune réponse au numéro de téléphone associé à M. Gervais, en début d'après-midi, vendredi.