L'un des trois incendiaires qui ont lancé un cocktail Molotov dans le salon funéraire Loreto, appartenant à la famille Rizzuto en janvier 2011, a été grièvement blessé dernièrement... dans un incendie accidentel.

Alexandre Toualy, 29 ans, qui devait de nouveau comparaître pour cette affaire avec un complice aujourd'hui au palais de justice de Montréal, n'a pu se présenter en cour en raison des blessures subies dans un incendie survenu le 26 janvier dernier sur la rue Saint-Thomas à Longueuil.

À la suite de ce feu de cuisson, qui a éclaté dans la cuisine d'un logement du sous-sol, le Service des incendies de Longueuil a annoncé avoir découvert une victime inconsciente brûlée au visage.

Il s'agissait en fait de Toualy, sur qui les secouristes ont dû pratiquer des manoeuvres de réanimation avant de le transporter dans un hôpital où il a subi des traitements dans une chambre hyperbare. Il semble que l'homme de 29 ans soit tombé dans le coma à la suite de cet incendie et au moment d'écrire ces lignes, on ignorait son état de santé.

En mai dernier, Toualy a plaidé coupable à des accusations d'incendie criminel et de possession de cocktail Molotov pour l'incendie du Loreto. Son complice avec lequel il devait subir ses représentations sur sentence aujourd'hui, Julien Bourassa-Richer, également âgé de 29 ans, s'est reconnu coupable de tentative de complot après le fait. La cause a été reportée pour la forme au 28 février prochain.

Leur complice, Southone Chareunsouk, a déjà été condamné à 30 mois de prison en août dernier après avoir plaidé coupable aux mêmes accusations que Toualy.

L'attentat contre le Loreto, considéré par la police comme la façade légitime du clan des Siciliens, est survenu quelques semaines après le meurtre du vieux parrain, Nicolo Rizzuto, alors qu'une vague d'incendies criminels frappant principalement des cafés italiens était toujours en cours dans le milieu du crime organisé à Montréal. Le corps d'une personne, membre de la famille d'un important chef de clan, était exposé au Loreto ce jour-là et les policiers et les observateurs se sont demandé si le commanditaire des incendiaires n'a pas voulu envoyer un message. L'enquête n'a toutefois pas permis aux policiers de remonter jusqu'à la tête.

Selon la preuve présentée par Me Véronique Beauchamp de la Poursuite, c'est un gardien de sécurité et un policier en civil qui se trouvaient tout près du salon Loreto, sur le boulevard des Grandes-Prairies, dans la nuit du 6 janvier 2011, qui ont aperçu deux individus vêtus de noir courir et monter à bord d'un véhicule dont ils ont noté le numéro de plaque. Ils ont ensuite constaté qu'une porte de l'immeuble avait été fracassée et la présence de fumée, et ont communiqué avec le 911.