À peine revenu au Canada, un exportateur de marijuana montréalais condamné à dix ans de pénitencier aux Etats-Unis, vient d'obtenir sa libération conditionnelle.

Nicola Varacalli, 70 ans, a été arrêté à Montréal en 2011 à la demande des Américains, extradé vers les Etats-Unis en 2013, et condamné en 2014, pour avoir joué un rôle important d'intermédiaire entre des fournisseurs et des clients d'un réseau qui a exporté d'importantes quantités de marijuana chez nos voisins du sud en 2009-2010.

Il s'est prévalu d'un programme qui permet aux Canadiens condamnés aux États-Unis de finir de purger leur peine au Canada et il a été transféré dans un pénitencier du Québec en juin dernier. Il s'est ensuite prévalu de la rare procédure d'examen expéditif qui permet à un détenu, dont les actes reprochés ont été commis avant 2011 et sont exempts de violence, de demander sa libération conditionnelle après avoir purgé le tiers de sa peine.

La Commission des libérations conditionnelles du Canada a accepté de lui donner sa libération conditionnelle totale mais lui impose deux conditions : de ne pas fréquenter des individus qui seraient impliqués dans des activités criminelles et de fournir un rapport détaillé de ses transactions financières.

Varacalli est encore sous le coup de sa sentence jusqu'en 2022.

Vidéo prophétique

Durant les années 2000, Varacalli s'est retrouvé au coeur d'un conflit entre les clans de la mafia Rizzuto et D'Amico au sujet d'une exportation de marijuana qui avait mal tourné. Alors qu'il distribuait des bonbons aux enfants, le soir de l'Halloween 2005, à sa résidence du quartier Ahuntsic, des individus déguisés l'ont enlevé et exigé une rançon de 9M$ aux Rizzuto. Durant sa séquestration, qui a duré plus d'un mois, les ravisseurs de Varacalli ont tourné une vidéo presque prophétique dans laquelle l'exportateur de marijuana prédisait des jours sombres pour le clan des Siciliens s'il n'obtempérait pas aux demandes de ses kidnappeurs. Il a finalement été libéré et a refusé de porter plainte à la police.

Malgré cet épisode, les services correctionnels et la police ne considèrent pas Varacalli comme faisant partie d'une organisation criminelle.

Durant sa détention aux Etats-Unis entre 2013 et 2018, Varacalli aurait maintenu un bon comportement en donnant des cours à ses codétenus et en devenant une personne ressource pour les incarcérés qui auraient eu des pensées suicidaires.

Selon des documents, c'est en 2009, à la demande d'un ami qu'il connaissait depuis 25 ans, que Varacalli a accepté d'investir 80 000$ dans un projet d'exportation de marijuana vers les Etats-Unis, sans toutefois vouloir être activement impliqué. Mais parce qu'il était bilingue, il aurait agi comme interprète auprès des trafiquants américains et a commencé à être impliqué dans l'achat de marijuana et la distribution aux Etats-Unis.

D'autres documents indiquent toutefois qu'il aurait été impliqué dans l'exportation de marijuana vers les Etats-Unis depuis au moins 2005.

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photo archives la presse

Nicola Varacalli.