André Chouinard, le financier des Nomads, ancien groupe d'élite des Hells Angels, n'a pas convaincu mardi les commissaires aux libérations conditionnelles de lui permettre des sorties sans escorte.

Chouinard, 53 ans, a défilé devant les commissaires pour la première fois depuis sa condamnation à 20 ans de prison en 2004. Il avait plaidé coupable à des accusations de complot pour meurtre, trafic de stupéfiants et gangstérisme dans la foulée de l'Opération Printemps 2001.

Témoignant avec transparence et aisance, il a raconté comment s'est déroulée son entrée chez les Hells Angels, son ascension rapide, sa vie familiale dans la peur, son retrait du club de motards et son exil au Mexique.

Dans ce pays, il avait tout organisé pour que sa famille vienne le rejoindre mais l'Opération Printemps 2001, dans laquelle il était recherché, a bousculé son retour au Québec. Il a finalement été arrêté dans un chalet des Cantons de l'est en 2003.

Les commissaires ont longuement interrogé Chouinard sur une somme de 600 000$ qu'il avait apportée avec lui au Mexique, qu'il dit avoir totalement dépensée.

Chouinard, qui était responsable de la cache d'argent de la rue Beaubien perquisitionnée durant l'Opération Printemps 2001, affirme que les policiers y ont saisis 850 000$ et que les Hells Angels ne l'ont jamais remboursé.

Le détenu a effectué plusieurs sorties avec escortes depuis un an qui se sont très bien déroulées. Il demandait de pouvoir sortir sans escorte durant 72 heures par mois, pour voir sa famille, mais les commissaires Renaud Dutil et François Baron ont refusé.

Ceux-ci ont jugé que Chouinard manque d'empathie envers les victimes de la guerre des motards, qu'il s'est désaffilié des Hells Angels plus par crainte pour lui et sa famille que par une prise de conscience, et que son témoignage voulant qu'il ne lui reste plus rien des 600 000$ qu'il avait est difficile à croire.

Les commissaires demandent également que le détenu subisse une évaluation psychologique avant sa prochaine audience.