Le dangereux braqueur de banques de carrière Robert Pallagi, qui avait tiré sur un policier montréalais pendant une chasse à l'homme en 2000, aurait commis une douzaine de vols qualifiés dans la région de Montréal depuis février dernier, a indiqué mercredi le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

L'homme de 51 ans et son complice Christian Bénard ont été accusés la semaine dernière d'avoir effectué deux vols qualifiés avec une arme à feu et d'avoir possédé une arme à feu prohibée chargée. Ils auraient braqué deux banques, les 14 et 15 mars dernier, à Montréal. Mais le SVPM a des «raisons de croire» que les accusés pourraient être liés à d'autres vols qualifiés.

C'est d'ailleurs le 15 mars que les deux hommes se sont fait prendre par des patrouilleurs du poste de quartier 21 du SPVM. Les deux agents ont repéré une voiture suspecte sur le boulevard René-Lévesque. Cette Nissan noire avait été aperçue lors de plusieurs vols qualifiés menés cette journée à Laval, Longueuil et Montréal.

Pendant l'intervention des policiers, Robert Pallagi a pris la fuite, une arme à feu chargée à la main. Un des policiers a arrêté Christian Bénard, le conducteur du véhicule, alors que son coéquipier a poursuivi le fuyard. Le policier a réussi à le rattraper à pied et à l'arrêter. Des objets volés plus tôt dans la journée ont été saisis dans leur véhicule.

Robert Pallagi - aussi connu comme Robert Bruce Pallagi - a passé la majeure partie de sa vie derrière les barreaux. Sa peine de 16 ans de pénitencier pour avoir tenté de tuer le policier montréalais Frédéric Huchet doit se terminer en juillet prochain.

En fait, depuis 1988, il purge une peine cumulée de pénitencier de plus de 30 ans pour une série de crimes violents : tentative de meurtre, possession d'arme, vol qualifié, enlèvement, complot, voies de fait.

Le 3 mai 2000, Robert Pallagi est recherché pour le braquage de plusieurs banques de la métropole. Intercepté par les policiers, il prend la fuite en voiture. Rapidement, il abandonne sa voiture devant une école d'Hochelaga-Maisonneuve et ouvre le feu sur les policiers. Il blesse sérieusement l'agent Huchet. Mais celui-ci réussit à atteindre son vis-à-vis à la jambe.

Mal en point, le fugitif braque son arme sur un conducteur qui passait par là, le pousse sur le siège du passager et prend la fuite avec son otage. Une folle poursuite dans les rues de Montréal commence. Elle se conclut une dizaine de kilomètres plus loin, lorsque Pallagi percute une voiture de police sur le Plateau Mont-Royal.

L'accusé a pris le large à deux reprises pendant sa libération conditionnelle, en 2012 et en 2015, parfois pendant deux semaines. Puis, en janvier 2017, Robert Pallagi s'est fait retirer sa semi-liberté.

La Commission des libérations conditionnelles du Canada avait modifié ses conditions de libération pour les huit derniers mois de sa peine. En raison de son « passé criminel en braquage », son agent de probation devait superviser ses ressources financières. De plus, comme ses crimes sont liés à un problème d'alcool et de drogues, il lui était interdit d'en consommer.

Aussi, il devait rapporter à son agent de probation toutes ses amitiés avec des femmes. «Vos relations avec des femmes sont une source de stress et peuvent mener à de l'anxiété. Cela peut être une source de mauvais comportement», écrit le commissaire.

PHOTO FOURNIE PAR LE SPVM

Christian Bénard