Un homme qui avait poignardé au cou une étudiante sans raison près d'une station de métro pourrait être déclaré délinquant dangereux ou à contrôler. Pour déterminer sa dangerosité, Mathew Roberge, qui a déjà tué un inconnu en 2013, devra subir une évaluation psychiatrique.

L'homme de 27 ans était accusé d'avoir tenté de tuer Smadar Brandes, une jeune étudiante de l'Université Concordia, le 27 janvier 2016. Cette nuit-là, la victime marche sur l'avenue Monkland, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, des écouteurs sur les oreilles. Mathew Roberge s'avance vers elle et la poignarde sans avertissement dans le cou. Le couteau se brise, et la lame reste coincée dans le cou de la jeune femme. 

«Sous l'effet de l'adrénaline, je ne ressentais pas de fortes douleurs. Je n'ai pas compris que je venais d'être poignardée», a confié Smardar Brandes à La Presse cet été. Affolée, elle court sur l'avenue Monkland et interpelle un chauffeur d'autobus. Au même moment, un bon Samaritain sort d'un taxi et se porte au secours de la jeune femme blessée. Il découvre, horrifié, qu'une lame de couteau est plantée dans le cou de l'étudiante. 

Une chasse à l'homme s'amorce aussitôt pour retrouver Mathew Roberge, en fuite. Les policiers le découvrent une heure plus tard, caché sous le balcon d'une résidence.

La jeune femme n'aura finalement pas à témoigner au procès de son agresseur, puisque celui-ci a plaidé coupable à un chef d'accusation de voies de fait graves, le 2 octobre dernier. Mais avant de recevoir sa peine, Mathew Roberge subira une évaluation psychiatrique de 60 jours à l'Institut Philippe-Pinel.

Selon les résultats de l'évaluation, la Couronne déterminera si elle entend demander au tribunal de déclarer l'accusé délinquant dangereux ou délinquant à contrôler. Ces deux étiquettes peuvent mener à la détention permanente d'un criminel ou à une surveillance accrue pour une période de 10 ans.

Dans le box des accusés mercredi, Mathew Roberge ne ressemblait en rien à l'homme aux longs cheveux hirsutes arrêté par les policiers l'an dernier. Vêtu d'un chandail de laine à carreaux, il portait une croix au cou et avait les cheveux très courts.

En février 2013, Mathew Roberge avait frappé un homme de 51 ans qu'il ne connaissait pas à Laval. La victime, Jean Balthazar, était morte à la suite d'un coma de deux semaines. Il avait été condamné en 2014 à une peine de quatre ans de prison. À l'époque, la juge avait indiqué que le risque de récidive de Mathew Roberge était «quasi inexistant».