Le délateur Stéphane «Godasse» Gagné veut sortir de prison avant la fin de sa peine.

Gagné s'adressera à un jury cette semaine pour lui demander de devancer sa date d'admissibilité à la libération conditionnelle. Le motard a assassiné la gardienne de prison Diane Lavigne en 1997 pour grimper des échelons dans l'organisation des Hells Angels.

Gagné a été condamné à une peine de prison à vie pour ce meurtre sans possibilité d'admissibilité à une libération conditionnelle avant 2023.

Or, Gagné a retourné sa veste après avoir plaidé coupable à ce meurtre. Il a accepté de témoigner pour la Couronne et cette dernière a - en échange - fait tomber les accusations qui pesaient contre lui au sujet du meurtre d'un second gardien de prison, Pierre Rondeau. 

Gagné a ainsi permis de faire condamner son complice de l'époque, Paul Fontaine, ainsi que le chef des Hells, Maurice «Mom» Boucher.

Le détenu bénéficie d'une mesure prévue dans le Code criminel qui permet à l'auteur d'un meurtre, après 15 ans de détention, de s'adresser à un jury pour faire devancer sa date d'admissibilité à une libération conditionnelle.

Un meurtrier doit notamment prouver au jury qu'il a adopté une bonne conduite en prison et qu'il est suffisamment «réhabilité» pour retrouver sa liberté. Lorsque la recommandation du jury est positive, c'est ensuite à la Commission des libérations conditionnelles du Canada d'examiner la demande et d'accorder ou non cette libération.

Fait à noter, cette «clause de la dernière chance» a été abolie par le gouvernement Harper en 2011. Or, Gagné peut encore s'en prévaloir puisque le meurtre a été commis avant 2011.

Les audiences qui se déroulent devant le juge Jerry Zigman doivent durer deux semaines.