Un avocat de Montréal, Me Alex Blanchette, se retrouve au banc des accusés pour une affaire de tabac en prison.

Le ministère public lui reproche d'avoir remis 581 grammes de tabac à un détenu, lors d'une rencontre à la prison de Bordeaux, le 1er août dernier.

Il est maintenant interdit de fumer dans les établissements de détention, et il n'y a plus de vente légale de tabac.

Le détenu en question, Gabriel Ouellette, était accusé conjointement avec Me Blanchette de possession de tabac et de complot. L'homme de 35 ans a plaidé coupable, hier, aux deux accusations et a écopé de 12 jours de prison, qu'il a presque tous purgés en détention préventive. Il s'agissait d'une suggestion commune de son avocate, Me Audrey Amzallag, et du procureur de la Couronne, Jacques Rouillier.

PORTE-DOCUMENTS ACCORDÉON

Quelques minutes auparavant, Me Amzallag avait résumé les faits au bénéfice de la juge de la Cour du Québec Julie Riendeau. L'avocate a expliqué que des informations avaient été transmises au personnel de la prison selon lesquelles M. Ouellette avait eu des discussions pour faire entrer des substances en détention. Le 1eraoût, M. Ouellette et Me Blanchette ont été vus dans le parloir « en train de faire des échanges de documents », a relaté Me Amzallag.

Après, M. Ouellette a été retrouvé dans sa cellule en possession de 581 grammes de tabac, qui étaient apparemment dissimulés dans un porte-documents de style accordéon. M. Ouellette avait aussi un téléphone cellulaire. Il n'y a cependant pas d'accusation relative au téléphone.

Me Blanchette, un criminaliste âgé de 44 ans, a comparu le 2 septembre, par la voix de son avocate, Me Emmanuelle Villeneuve. Son dossier doit revenir devant le tribunal le 9 octobre pour la suite des procédures.

Jointe par La Presse, Me Villeneuve a indiqué qu'elle ne ferait aucun commentaire sur cette affaire.

UNE MESURE PLUS LENTE À IMPLANTER AU QUÉBEC

L'interdiction de fumer est en vigueur depuis 2008 dans les pénitenciers au Canada. Les prisons provinciales du Québec ont mis plus de temps à implanter cette mesure, et cela s'est fait petit à petit.

Émilie Simard, attachée de presse de la ministre de la Sécurité publique Lise Thériault, a indiqué que la première prison à l'interdire était celle de Chicoutimi, en juin 2012, et la dernière a été l'établissement de Bordeaux, en avril 2014.

Les établissements de détention provinciaux accueillent ceux qui sont en attente de procès et ceux qui purgent des peines de moins de deux ans.

- Avec la collaboration de Daniel Renaud