La Couronne pourra en appeler de la peine prononcée contre le jeune chauffard Brandon Pardi, qui avait fauché la petite Bianca Leduc, âgée de trois ans, le jour de l'Halloween en 2007 à l'Île-Perrot, en banlieue de Montréal.

Pardi, qui célébrait son 18e anniversaire de naissance le jour du drame, a été condamné en juin à une peine de deux ans moins un jour à purger dans la communauté, assortie d'une assignation à résidence d'un an. La Couronne réclamait quatre ans de pénitencier, et la défense une peine à purger dans la communauté.

Le procureur Joey Dubois a précisé qu'après analyse du jugement, la Couronne a conclu que certaines erreurs ont été commises en première instance, et méritent d'être soumises à la Cour d'appel pour révision de la peine.

Cette requête a été autorisée mercredi à Montréal par la juge Marie-France Bich, de la Cour d'appel du Québec.

Cette étape préliminaire étant franchie, il faudra maintenant attendre les résultats d'une autre procédure d'appel, portant celle-là sur le verdict de culpabilité prononcé contre l'accusé.

L'avocat de Pardi, Pierre Joyal, a en effet demandé la permission d'en appeler du verdict prononcé contre son client le 9 décembre dernier par le juge Michel Mercier, de la Cour du Québec. Le magistrat l'avait reconnu coupable de conduite dangereuse, mais n'avait pas retenu l'accusation de négligence criminelle.

Pardi avait happé mortellement la fillette à l'Île-Perrot, près de Montréal, en 2007. Ce jour-là, il avait participé dans les rues à une course avec un de ses amis. Après une manoeuvre hasardeuse, excédant la vitesse permise dans un secteur résidentiel, il a perdu le contrôle de sa voiture et traversé le terrain où se trouvait la petite Bianca. L'enfant était alors avec sa gardienne à installer des décorations sur la pelouse de la maison. La voiture de l'accusé a surgi et la fillette a été écrasée.

Ces nouvelles procédures s'ajoutent à une charge émotive déjà lourde pour la famille de la petite Bianca. Me Joey Dubois a par contre souligné que la requête d'appel a été accueillie favorablement par les proches de la petite. «Ça fait déjà cinq ans que les procédures sont devant les tribunaux, mais la famille est contente du recours que nous avons intenté», a souligné le procureur.

La Couronne a notamment invoqué que la peine n'était pas suffisamment dissuasive. Me Dubois a affirmé que d'autres arguments viendront appuyer sa demande de révision, mais il les réserve pour la cour.

Photo: Patrick Sanfaçon, Archives La Presse

Brandon Pardi, en compagnie de son père.