La Russie et le Canada se sont mis d'accord pour s'abstenir de tout commentaire dans une affaire d'espionnage impliquant un sous-lieutenant de la marine canadienne, a indiqué l'ambassadeur russe à Ottawa Gueorgui Mamedov, selon des propos rapportés vendredi par les médias canadiens.

Le diplomate a expliqué qu'«il ne pouvait pas en parler en raison d'un accord avec le gouvernement canadien pour que tout reste confidentiel peut-être jusqu'à ce que le procès (du Canadien accusé) soit terminé», a rapporté la plus importante chaîne de télévision privée CTV.

M. Mamedov répondait à un journaliste de CTV qui l'interrogeait lors d'un cocktail à l'ambassade russe.

L'officier canadien Jeffrey Paul Delisle, inculpé début janvier pour avoir communiqué des informations confidentielles à une «entité étrangère», travaillait dans un centre de communications et de renseignement de la marine à Halifax, en Nouvelle-Écosse (Sud-Est). Il est passible d'une peine d'emprisonnement à vie s'il est reconnu coupable.

Le journaliste ayant demandé à l'ambassadeur si Delisle était un espion russe, le diplomate a dit qu'il ne le savait pas, parce qu'il «n'était pas responsable du humint (human intelligence)», la collecte de renseignements par des agents et non par des moyens électroniques.

Mais il a ajouté que ce que les médias canadiens avaient dit à propos de certains membres de l'ambassade, supposés avoir été expulsés à cause de l'affaire Delisle, était «complètement faux».

Enfin, toujours selon CTV, l'ambassadeur a estimé que les dessous de cette affaire pourraient rester secrets à jamais, «dans l'intérêt des bonnes relations» entre le Canada et la Russie.

Interrogé, le gouvernement canadien s'est refusé à tout commentaire sur les propos du diplomate, invoquant la «sécurité nationale».