L'entreprise de décontamination Carboneutre, contrôlée par des proches de la mafia, soutient s'être fait voler des secrets industriels par des concurrents.

L'entreprise poursuit un de ses ex-dirigeants, Benoit Ringuette, celui-là même qui a inventé le procédé unique qui permet de retrancher des métaux lourds des sols contaminés.

Carboneutre a fouillé dans les courriels de M. Ringuette et dit avoir découvert qu'il a transmis au concurrent Sanexen le brevet et les plans pour construire une usine semblable à la sienne.

Poursuite de 800 000$

La société réclame à M. Ringuette 800 000$ de dommages et demande à la Cour supérieure de lui interdire désormais de communiquer quoi que ce soit aux concurrents.

Carboneutre disait être la seule entreprise capable de traiter des sols hautement contaminés avec des métaux lourds. Depuis qu'elle avait obtenu son permis du ministère de l'Environnement, en mai 2010, les entreprises devaient faire décontaminer leurs sols à grands frais chez elle plutôt que de les enfouir ailleurs grâce à une dérogation du Ministère.

En décembre dernier, le ministère de l'Environnement a mis en doute le procédé de l'entreprise, disant n'être plus certain qu'il atteint le taux requis de décontamination de 90%.

À noter qu'en octobre, la Sûreté du Québec a amorcé une enquête sur Carboneutre après qu'un reportage de La Presse eut établi les liens de l'entreprise avec des proches de la mafia, nommément Domenic Arcuri et Raynald Desjardins. L'avocat de Carboneutre, Alexandre Brosseau Wery, croit que la volte-face du ministère de l'Environnement est liée aux pressions de Sanexen plutôt qu'à l'enquête de la Sûreté du Québec.

Ni Benoit Ringuette ni aucun représentant de Sanexen n'ont rappelé La Presse.