Éric Lamontagne, qui a tué son père de 47 coups de couteau en novembre 1998, n'aura pas droit à un troisième procès, a tranché la Cour d'appel récemment.

Accusé de meurtre prémédité, M. Lamontagne avait été déclaré coupable de meurtre non prémédité au terme de son premier procès, en 2000. Il avait écopé de la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 14 ans. En 2006, la Cour d'appel a ordonné que M. Lamontagne subisse un nouveau procès, parce que le juge avait commis des erreurs dans ses directives au jury. Mais voilà, à quelques semaines du début de ce deuxième procès, soit en janvier 2007, M. Lamontagne a plaidé coupable à l'accusation de meurtre non prémédité. Ce qui lui a valu automatiquement une peine de prison à vie, avec cette fois la possibilité d'une libération conditionnelle après seulement 10 ans au lieu de 14.

M. Lamontagne a encore changé son fusil d'épaule par la suite, et s'est de nouveau adressé à la Cour d'appel, dans l'espoir de retirer son plaidoyer de culpabilité et obtenir un nouveau procès. Il a alors allégué avoir subi de la pression pour accélérer le dossier, et a soutenu avoir plaidé coupable pour changer ses conditions de détention. L'homme était désorganisé psychologiquement au moment du plaidoyer, ont fait valoir ses avocats, Martin Latour et Daniel Roy, car, en attendant son deuxième procès, il avait été transféré dans une prison provinciale, où il devait partager sa cellule avec quelqu'un. Il ne le supportait pas. Le juge qui devait présider le deuxième procès, Paul-Marcel Bellavance, a refusé d'intervenir pour changer les conditions de détention, jugeant que ce n'était pas de son ressort.

Les juges de la Cour d'appel François Pelletier, Allan R. Hilton et Guy Gagnon, estiment pour leur part que le juge n'a pas commis de faute, et concluent que le plaidoyer est valide. «Sans doute, l'appelant regrette-t-il sa décision de plaider coupable à une infraction pour laquelle il avait réussi à obtenir un nouveau procès. Cependant, ses regrets ne justifient pas une déclaration d'invalidité», conclut la Cour d'appel.

Le crime est survenu le 20 novembre 1998, dans un chalet de Sainte-Catherine-de-Hatley, voisin de celui de son père Gaétan. Éric Lamontagne avait prétexté une panne de chauffage dans ce chalet que son père devait surveiller en l'absence des propriétaires. Le père est tombé dans le piège, et a été poignardé par son fils.