Une deuxième personne figurant sur la liste d'individus soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre diffusée cette semaine par les autorités frontalières canadiennes a été arrêtée, ce qui démontre que la publicité amène des résultats, a déclaré le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, samedi.

Arshad Muhammad, un homme de 42 ans originaire du Pakistan, a été arrêté, samedi, à Mississauga, en Ontario, après avoir été reconnu par un agent de la police locale dans un commerce. Sa dernière adresse connue des autorités se trouve à Montréal. Le gouvernement fédéral a toutefois perdu la trace d'Arshad Muhammad après que ce dernier eut été déclaré interdit de territoire au Canada, en 2001.

Selon l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), Muhammad était lié à une organisation islamique au Pakistan impliquée dans des attaques terroristes.

Il s'agit de la deuxième arrestation depuis que le gouvernement canadien a mis en ligne la photographie de 30 personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes de guerre ou d'avoir été des complices pour de telles infractions. Ces images ont été mises en ligne, jeudi, pour aider à retrouver et déporter les 30 suspects.

Vendredi, Cristobal Gonzalez-Ramirez, un Hondurien de 44 ans soupçonné d'avoir été membre d'une unité spéciale militaire au Honduras, a été arrêté en Alberta.

Selon M. Kenney, ces deux arrestations ont été rendues possibles grâce au site internet et à la publicité qui l'a entouré.

«Je ne peux dire que nous nous attendions à des résultats si rapides», a reconnu M. Kenney lors d'une conférence de presse tenue à l'extérieur des bureaux de l'ASFC à Montréal, en début de soirée samedi.

«Je crois que nous avons reçu des dizaines de renseignements utiles, et d'être parvenus à effectuer deux arrestations en autant de jours surpasse nos attentes.»

Érik Paradis, de l'ASCF, a affirmé qu'il n'était pas rare qu'un individu comme Muhammad puisse éviter de se faire capturer pendant une si longue période de temps. Il a toutefois ajouté que la publication de la liste avait facilité les choses.

M. Kenney a par ailleurs rejeté les affirmations voulant que la liste ait été établie injustement et sans suffisamment de preuves.

«Ce sont des gens qui ont profité pleinement des procédures judiciaires au Canada», a fait remarquer le ministre.

Cette liste, a-t-il ajouté, a été conçue pour aider à faire appliquer la loi «envers des gens qui ne devraient pas être au Canada, qui sont ici en contravention de nos lois, très sévères, sur des actes tels les crimes de guerre».

«Je pense que le public attend ça de nous», a renchéri M. Kenney, avant de confirmer que la prochaine étape sera la déportation des deux hommes.