Claude Larouche a été trahi par son ADN.

Le sperme prélevé sur le corps de Natasha Cournoyer est celui de l'accusé, a témoigné la biologiste France Gingras, hier, au procès de Claude Larouche, au palais de justice de Montréal.

La biologiste a décrit que le sperme prélevé dans la bouche, sur un sein et dans le vagin de la victime correspondait au profil génétique de l'accusé.

Assis dans le box des accusés, l'homme de 49 ans est resté impassible durant ce témoignage. Claude Larouche est accusé du meurtre prémédité de la fonctionnaire de 37 ans.

La victime aurait été enlevée le 1er octobre 2009 après avoir quitté son travail vers 20h, à Laval, selon la théorie de la poursuite. Son corps a été retrouvé le 6 octobre dans un terrain vague à Pointe-aux-Trembles.

Aussitôt que les policiers de Montréal ont reçu les premiers résultats d'ADN, un mois plus tard, le 5 novembre, ils ont arrêté de Claude Larouche chez lui, dans le quartier Ahuntsic.

L'homme de 49 ans faisait déjà partie des suspects à la mi-octobre; son nom figurait sur la liste des clients qui avaient séjourné au motel Lido le soir de la disparition de la victime. Ce motel est situé sur le boulevard des Laurentides, non loin des bureaux du Service correctionnel du Canada, où travaillait Mme Cournoyer.

Après l'arrestation de Larouche, les experts du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale ont ratissé sa fourgonnette et la chambre 23 du motel Lido. Même si du sang sur le tapis du véhicule avait vraisemblablement été nettoyé, il en restait suffisamment pour y prélever de l'ADN. Même chose pour le tapis de la chambre. Il s'agissait du sang de Natasha Cournoyer, a également révélé la biologiste, hier. Cela signifie que l'accusé a peut-être forcé la victime à monter à bord de sa Ford Windstar pour ensuite l'emmener au motel Lido.

L'ADN de Larouche a également été prélevé sous les ongles de la victime. «Si une victime repousse son agresseur, se peut-il qu'on retrouve l'ADN de l'agresseur sous ses ongles?» a demandé la procureure de la Couronne, Éliane Perreault. La biologiste a affirmé que c'était tout à fait possible.

Le procès, présidé par le juge Fraser Martin, se poursuit aujourd'hui avec le contre-interrogatoire de la biologiste France Gingras. L'accusé est défendu par Mes Richard Rougeau et Sonia Mastromatteo.