Après un interrogatoire de 12 heures, les policiers ont dû relâcher samedi matin le suspect arrêté relativement au meurtre de Jolène Riendeau, fillette de 10 ans disparue en avril 1999 du quartier Pointe-Saint-Charles, à Montréal.

L'homme de 47 ans a recouvré sa liberté au petit matin, samedi. «On n'avait rien pour le faire comparaître, alors pour l'instant, il est libéré», a dit samedi le sergent Ian Lafrenière, responsable du module des relations du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

«Ça ne veut pas dire qu'il ne sera jamais accusé, et ça ne veut pas dire que c'est terminé non plus», a-t-il ajouté. Le SPVM n'a dévoilé aucun détail sur l'identité du suspect.

Selon certaines informations, les enquêteurs étaient déçus de devoir le relâcher, mais ils demeurent persuadés d'être sur une bonne piste. Le quadragénaire a toujours figuré en tête de liste des suspects potentiels dans l'affaire Riendeau, mais la police n'a jamais eu les preuves suffisantes pour permettre à la Couronne de porter des accusations.

L'homme, qui habite à Montréal, aurait déjà été reconnu coupable d'agression sexuelle sur des enfants depuis la disparition de Jolène Riendeau. Il aurait déjà rencontré Jolène Riendeau avant sa disparition et, à l'époque, il résidait dans le même quartier qu'elle, à Pointe-Saint-Charles.

Semaine éprouvante pour les proches

Ce dernier revirement vient boucler une semaine particulièrement éprouvante pour les proches de Jolène Riendeau, qui ont choisi de vivre cette épreuve dans l'intimité. Après avoir appris la découverte du corps, mercredi, ils ont su, deux jours plus tard, qu'un suspect avait été arrêté. Puis, le lendemain, les policiers leur ont annoncé qu'il avait été relâché.

La famille se doute-t-elle de l'identité du suspect? «Je pense que la famille a déjà partagé ses doutes avec les policiers», a répondu Pina Arcamone, directrice générale de l'organisme Enfant-Retour.

La libération du suspect constitue un «coup dur» pour la famille, selon Mme Arcamone, qui agit à titre de porte-parole pour la famille. «En même temps, la famille sait que l'enquête se poursuit, et elle a très hâte qu'on puisse finalement porter des accusations.»

Pina Arcamone souligne que le vrai deuil pourra commencer au moment où le responsable de l'enlèvement de Jolène Riendeau sera reconnu coupable. «La seule façon de tourner la page, c'est qu'on sache qui a commis le crime et que cette personne soit derrière les barreaux», a-t-elle ajouté.

Funérailles

Les parents de Jolène mettent toutes leurs énergies à préparer les funérailles de leur fille, qui devraient avoir lieu dans les prochains jours. Le coroner doit leur remettre les restes de Jolène en début de semaine, lorsque toutes les analyses seront terminées.

Les obsèques auront lieu dans le quartier Pointe-Saint-Charles. «C'est important pour eux qu'on retourne honorer la mémoire de leur fille où elle a vécu son enfance, où elle a été heureuse», a dit Mme Arcamone.

Le SPVM n'a pas voulu dévoiler où et dans quelles circonstances le corps de la fillette a été découvert. On sait toutefois que Jolène Riendeau serait morte dans les heures ou les jours suivant sa disparition, le 12 avril 1999.