Un procureur québécois obtient un salaire de départ de 42 000$. Après 15 ans de travail, il atteint le plafond de 100 000$. Mais quel écart sépare nos procureurs de ceux du reste du pays? On l'ignore précisément. Le 40% évoqué par les grévistes demeure une évaluation.

La dernière comparaison provient de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ). Elle date de 2002. On ne considérait pas seulement le salaire. Plusieurs autres facteurs étaient évalués, comme le coût de la vie dans chaque province, afin de vérifier plus fidèlement si les procureurs québécois étaient désavantagés. Et ils l'étaient, selon l'ISQ. La différence: une rémunération globale inférieure de 32% à la moyenne canadienne.

Cet écart s'est-il creusé? Oui, croit Marc Lajoie, président de l'Association des juristes de l'État. Selon les procureurs et les juristes, l'écart atteindrait 40%. «Et c'est un chiffre très conservateur», affirme Me Lajoie.

Le front commun souhaite que Québec s'inspire de la Colombie-Britannique. La province côtière a augmenté annuellement le salaire de ses procureurs de 1,27% par rapport à celui des juges. Cette majoration s'est faite sur 12 ans. Au Québec, les procureurs gagnent 42% du salaire d'un juge provincial. Ils en gagnaient environ 80% il y a 20 ans.

Les procureurs et juristes veulent que l'ISQ recalcule l'écart qui les sépare de la moyenne canadienne. La nouvelle présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne, souhaite maintenant qu'on refasse le calcul. Mais selon elle, l'étude devrait servir de base à la négociation. Les procureurs, eux, voudraient que ces résultats soient contraignants.