À la veille de sa comparution devant le tribunal, le club Compassion de Montréal se dit victime d'une situation légale confuse et de la concurrence de clubs qui distribuaient comme lui du cannabis, mais dans un cadre moins rigoureux que lui.

Le porte-parole du centre Compassion, Marc-Boris St-Maurice a rencontré la presse, mardi à Montréal, dans son local, à la veille de sa propre comparution devant le tribunal, comme une trentaine d'autres personnes à Montréal et Québec.

Le 3 juin dernier, le Service de police de la ville de Montréal et celui de Québec ont perquisitionné les clubs Compassion, ainsi que trois autres centres qui distribuaient de la marijuana à des fins médicales. Depuis, ces clubs sont fermés.

M. St-Maurice affirme que la situation légale de la marijuana à des fins médicales n'est pas très claire, arguant que jusqu'ici, son propre club était toléré, à défaut d'être légal.

Selon lui, c'est l'arrivée en scène d'un autre club dans la région, avec lequel il n'a pas de lien, qui est venue compliquer les choses.

«Il y a beaucoup de confusion par rapport à l'état de la loi. C'est vrai qu'en ce moment, distribuer de la marijuana à des fins thérapeutiques c'est illégal, selon la lettre de la loi. La loi et les règlements d'accès ont été attaqués à plusieurs reprises. Par contre, la loi reste en vigueur. Parce qu'elle a été attaquée, ça ne veut pas dire qu'elle a été abolie. C'est sûr qu'elle a été affaiblie. Mais prétendre que les activités d'un dispensaire de cannabis sont légales, c'est tout à fait faux. Nous, on a toujours prétendu que nos activités ne sont pas autorisées selon la loi, elles ne sont que tolérées», a résumé M. St-Maurice.

«La loi a été attaquée, la loi a été dans quelques cas invalidée, mais ensuite remise en vigueur, selon les tribunaux. Ça prouve que le gouvernement a tourné les coins ronds par rapport à la marijuana médicale. C'est pour ça que nous, en cour, on va revendiquer que la loi ne respecte pas les droits des patients», a-t-il fait savoir.

M. St-Maurice a également déploré le fait que les malades qui fumaient un joint de marijuana pour alléger leurs douleurs se retrouvent ainsi devant une absence, un vide, et sont contraints d'acheter leur marijuana sur le marché noir, sans règles, sans assurance de la qualité.

Le centre Compassion a commencé ses activités il y a dix ans à Montréal.