L'Agence des services frontaliers du Canada a entrepris des démarches pour expulser Bernard Mathieu, considéré comme le chef du gang de la rue Pelletier, en Haïti. Le principal intéressé, qui purge actuellement une peine de six ans à la prison Archambault, ne veut pas retourner dans son pays d'origine.

Une première audience devait se tenir à ce sujet, hier, à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Me Stéphane Handfield, qui représente Mathieu, a demandé le report de l'exercice. «On fait des recherches, on attend des développements, on veut voir si on va procéder par admission», a expliqué l'avocat. Mathieu a assisté à cette brève audience en prison, par télévision en circuit fermé. Il a paru calme et détendu et a accueilli ce report avec bonne humeur. «Aucun problème», a-t-il lancé.

 

L'homme de 39 ans est tombé dans les filets de la police avec les membres de son gang, en 2005, dans le cadre du projet Abat.

Au terme d'un long procès, il a été condamné, en février 2007, à six ans de prison pour trafic de drogue et gangstérisme. Même s'il est arrivé au Canada à 8 ans, il n'a qu'un statut de résident permanent. C'est pour cette raison qu'il s'expose à être expulsé pour cause de grande criminalité. La preuve n'est pas très difficile à faire, a admis Me Handfield, puisqu'il suffit de démontrer que l'individu a été condamné à une peine de plus de deux ans de prison. L'avocat compte toutefois contrer cette expulsion, notamment en invoquant des motifs humanitaires. Toute la famille de Mathieu est ici.