Le responsable d'un blogue anti-féministe qui glorifiait supposément l'auteur du massacre de Polytechnique, Marc Lépine, demande à être remis en liberté.

Jean-Claude Rochefort est incarcéré depuis le début du mois de décembre; il a été accusé d'avoir proféré des menaces de mort contre les femmes en général.

La Couronne affirme que Rochefort, qui s'autoproclame défenseur des droits des hommes, a utilisé son blogue pour mettre en ligne des commentaires haineux et menaçants à l'endroit des femmes.

Rochefort, qui est âgé de 61 ans, a été jugé apte à subir son procès après avoir été soumis à une évaluation psychiatrique. Son audience pour remise en liberté sous caution doit avoir lieu ce jeudi.

Dans une entrevue accordée à Radio-Canada avant son arrestation, Rochefort avait tenté d'expliquer que son blogue discutant de la tuerie de Polytechnique se voulait humoristique.

Il a aussi soutenu que les féministes avaient fait de Marc Lépine un héros en parlant constamment de la tragédie.

«C'est une nouvelle mineure qu'elles ont transformé en quelque chose de plus gros», a-t-il dit sur les ondes de Radio-Canada. «Allons-nous célébrer Marc Lépine dans 50 ans? C'est absurde», a renchéri Rochefort.

Le blogue, dont certaines portions sont encore disponibles en ligne, est constitué de textes et de photos rafistolées de Marc Lépine. Il s'agirait de l'un des nombreux sites web qui est apparemment lié au même auteur, selon un groupe qui vient en aide aux pères divorcés, «L'après-rupture».

Dans l'un des textes publiés en ligne, l'on évoque même «Saint-Marc» pour faire référence à Marc Lépine.

Et sur l'une des photos, l'on peut voir le campus de l'école Polytechnique avec le bas de vignette qui suivant: «voici où tout est arrivé».

Et une carte de Montréal est superposée à l'image et on peut lire: «voici où cela pourrait à nouveau arriver avec les bonnes personnes et l'équipement adéquat».

L'audience de remise en liberté était initialement prévue lundi mais elle a été repoussée afin de permettre au juge de lire les centaines de pages de textes en provenance du blogue et qui ont été présentées à titre de preuve.

Rochefort a été arrêté quelques jours avant le 20e anniversaire de la tuerie de la Polytechnique. Plusieurs personnes se sont plaintes auprès de la police, dont des féministes et L'après-rupture.

Certaines des affirmations en provenance du site Internet étaient considérées suffisamment sérieuses pour que l'école Polytechnique renforce la sécurité avant l'anniversaire de l'événement.

L'avocat de Rochefort croit toutefois que les preuves dont dispose la Couronne ne correspondent pas à cette accusation. Guillame Langlois a soutenu que c'était à la Couronne de démontrer que les femmes en général étaient menacées, comme le stipule l'accusation.

Rochefort est aussi accusé de possession d'une arme illégale mais son avocat soutient qu'il s'agit d'une arme légale dont le permis a expiré.