Pour avoir tiré en direction d'un policier qui a riposté en lui tirant une balle dans la nuque, Daniel Topey a été condamné à sept ans de prison, hier, au palais de justice de Montréal. Le juge Denis Lavergne lui a donné deux ans de plus pour trafic de drogue.

Il s'agit de crimes sérieux et la peine doit le refléter, a fait valoir le magistrat, avant d'ajouter que même si Topey n'avait que 21 ans et qu'il a été très gravement blessé lors des incidents du 27 avril 2007, il doit assumer ses erreurs. «À 21 ans, il a choisi de vendre de la drogue et de se promener armé», a signalé le juge.

L'incident est survenu en pleine rue, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, lorsqu'une équipe du Groupe tactique d'intervention du SPVM a décidé d'interpeller Topey, qui marchait dans la rue Saint-Jacques avec un ami. Cinq policiers armés ont brusquement surgi d'une camionnette en ordonnant aux deux jeunes hommes de s'immobiliser.

Au lieu d'obéir comme son ami, Topey s'est enfui en courant. Les policiers se sont lancés à ses trousses. L'un d'eux a tiré des balles de plastique et Topey, atteint, a trébuché, mais a continué sa course. Un peu plus loin, à la sortie d'une petite ruelle, des coups de feu ont éclaté.

Au procès, le policier Nicolas Brazeau a raconté que Topey avait tiré dans sa direction et qu'il n'avait pas eu le choix de répliquer. Atteint d'une balle à la nuque, le jeune homme a miraculeusement survécu. Un pistolet Glock, dont le chargeur portait des traces de l'ADN de Topey, se trouvait par terre à quelques pieds de lui. Au procès, Topey a nié avoir tiré. Dans sa chambre, les policiers ont trouvé du crack, de la marijuana, environ 5000$, une arme non fonctionnelle et des munitions.

Informateur

Il est à noter que les policiers avaient décidé d'arrêter Topey sur la foi de renseignements venus d'un informateur, selon lesquels Topey vendait de la drogue, était armé et rêvait de tuer un policier. Topey, qui chantait du hip-hop, affirme qu'il s'agit simplement d'une chanson dont les paroles, écrites par quelqu'un d'autre, ont été retrouvées dans sa chambre. Elles disaient notamment Bust at the cops, empty the Glock, Redemption is over. Intentions to smoke yeah I'm more than a killer... Topey a cependant reconnu qu'il vendait de la drogue depuis six ou sept mois.

Me Lloyd Fischler, avocat de Topey, a indiqué qu'il allait étudier la décision pour voir s'il y a lieu d'interjeter appel. Le verdict a déjà été porté en appel.

Me Anne-Marie Otis, qui représentait la Couronne, semblait assez satisfaite de la décision à première vue, mais elle aussi voulait l'étudier plus à fond pour voir s'il y a matière à appel.