Rendue célèbre par sa brève relation avec l'ancien ministre Maxime Bernier et son fameux décolleté, Julie Couillard revient dans l'actualité en poursuivant en diffamation le Groupe immobilier Kevlar et son président, René Bellerive. Elle leur réclame 250 000$ en dommages pour l'avoir laissée tomber quand a éclaté le scandale entourant ses liens avec le crime organisé, au printemps 2008.

Dans une requête déposée avant-hier au palais de justice de Montréal, l'ex-femme du motard Stéphane Sirois, des Rockers de Montréal, reproche à Kevlar et son principal dirigeant d'avoir nié publiquement qu'elle travaillait pour l'agence quand les journalistes ont commencé à s'intéresser à elle. À son grand dam, des employés du courtier lavallois avaient même déclaré ne pas la connaître.

Cette rebuffade a eu pour effet «de nourrir les spéculations à son sujet, en raison de l'absence apparente d'activité économique», écrit son avocat. Selon lui, les dirigeants de Kevlar auraient pu désamorcer les rumeurs en clarifiant son statut au sein de l'entreprise. «Plutôt que de rétablir les faits comme ils auraient dû le faire, ils m'ont reniée», se plaint Julie Couillard.

Tout en se disant toujours agente immobilière et consultante en développement des affaires au sein de l'entreprise IGS, dont elle est l'unique propriétaire, Mme Couillard soutient avoir énormément souffert du geste de Kevlar et de son président, René Bellerive. «Sa réputation professionnelle a été entachée, cependant que son honnêteté et ses qualités morales ont été remises en question sur la place publique. Elle a été humiliée, insultée et inquiétée», indique-t-on dans le document.

En annexe, elle soumet avoir été engagée par Kevlar le 22 mars 2007, en tant que consultante. D'une durée initiale prévue de six mois, le contrat a été prolongé pour une autre de plus le 14 mars 2008. Pour des raisons fiscales, l'entente était au nom de son entreprise. Sans préciser la nature des mandats qui lui ont été confiés, elle affirme avoir reçu «six montants de 7500$» de Kevlar.

En juin 2008, au plus fort de la tempête médiatique qui s'est abattue sur le gouvernement Harper, une enquête menée par La Presse avait notamment permis d'apprendre que Julie Couillard avait utilisé ses relations amoureuses avec Maxime Bernier et Bernard Côté, conseiller politique du ministre des Travaux publics et ancien vice-président du Parti conservateur, dans le but de favoriser Kevlar dans le dossier du déménagement de 700 fonctionnaires fédéraux dans un nouvel immeuble, à Québec. M. Côté avait reconnu les faits et démissionné de ses fonctions au gouvernement.

Mme Couillard, qui fêtera ses 40 ans le mois prochain, exige de Kevlar et de son président, René Bellerive, 90 000$ pour les dommages à sa réputation et un autre 90 000$ pour dommages moraux. S'estimant bafouée dans ses droits fondamentaux, elle réclame 70 000$ en dommages exemplaires.

À moins d'avis contraire, la cause devrait être présentée en Cour supérieure le 30 juin.