Le Montréalais Ismaël Habib, accusé d'avoir tenté de quitter le Canada pour joindre un groupe terroriste en Syrie, a commencé à témoigner pour sa défense mercredi matin, en expliquant notamment qu'il avait toujours été contre le fait de tuer des innocents.

Élevé à Saint-Henri, fils d'un père musulman immigré d'Afghanistan et d'une mère d'héritage catholique québécois, il a raconté sa conversion tardive à l'Islam, à l'aube de sa majorité, et son inquiétude lorsqu'il a réalisé que lui et d'autres personnes de son entourage étaient surveillés par la GRC pour des soupçons de sympathies terroristes.

Il affirme que les soupçons de la police à son égard étaient injustifiés, mais qu'ils lui ont donné envie de quitter le pays. Auparavant, il aimait Montréal et n'y avait jamais été empêché de pratiquer sa religion comme il le voulait, dit-il.

L'accusé a notamment raconté un séjour en Syrie en 2013 au sein d'un groupe armé qui n'est pas reconnu comme une entité terroriste au Canada. À l'époque, plusieurs groupes opposés au régime de Bashar Al Assad pouvaient cohabiter avec le groupe État islamique (EI) dans une même ville et une même région, sans partager la même philosophie.

Il avoir toujours été opposé aux objectifs de l'EI. «Je ne veux pas aller avec eux tuer des innocents, tabarnak ! Je vais tuer ma mère? Je ne veux pas !» s'est-il emporté devant le juge.

Ismaël Habib est revenu au Canada après ce séjour, puis s'est fait piéger par un agent de la GRC qui se faisait passer pour le chef d'une organisation criminelle capable de le faire voyager clandestinement dans un conteneur maritime. Le jeune homme a dit à son interlocuteur qui s'en allait en Syrie rejoindre l'EI.

Il maintient aujourd'hui que ce n'était pas sa vraie intention. Son témoignage se poursuit cet après-midi.