Moins de deux jours après avoir commencé ses délibérations, le jury a déclaré Abiram Subramaniam coupable du meurtre au deuxième degré de Joshua Williams, vendredi après-midi, à Montréal.

Ce dernier, un étudiant de 18 ans, a été poignardé à six reprises dans le stationnement souterrain de la Plaza Côte-des-Neiges, le 18 mars 2011. Il s'était interposé pour récupérer la bague que Subramaniam avait prise à un autre individu. Les trois jeunes, tous âgés de 18 ans, s'étaient retrouvés là pour boire de la bière et fumer.

Abiram Subramaniam a été arrêté en 2012, au terme d'une opération de type « Mr. Big » qui avait duré trois mois. Il s'agit d'une tactique policière au cours de laquelle on fait croire à un suspect qu'il a été recruté par une organisation criminelle d'envergure. On lui confie différents petits boulots pour le mettre à l'épreuve. Enfin, pour être admis dans l'organisation, il doit confesser ses crimes au grand patron. Ce qu'a fait Subramaniam. Il a même fait un dessin du couteau dont il s'était servi. L'arme n'a jamais été retrouvée. Subramaniam a avoué l'avoir jetée dans la rivière des Prairies.

Le procès de Subramaniam, qui était sur les rails depuis le début de novembre, s'est conclu avec 10 jurés seulement. Au cours du procès, deux membres du jury ont demandé, et obtenu, d'être excusés pour des raisons personnelles.

Avec cette condamnation, Subramaniam, maintenant âgé de 23 ans, écope automatiquement de la prison à vie. Mais il aura la possibilité d'obtenir une libération conditionnelle après avoir purgé un certain nombre d'années de prison, qui ne peut être inférieur à 10. Il revient au juge du procès de fixer cette période. Le jury peut, s'il le désire, donner son avis sur le sujet.

Dans le cas qui nous occupe, les 10 jurés ont proposé d'imposer la période minimale au jeune homme, soit 10 ans. Le juge Marc-André Blanchard devra trancher. Les représentations auront lieu le 10 février.

RÉACTIONS

Me Alexandra Longueville, qui défendait l'accusé, a dit qu'elle respectait la décision du jury, qui s'est prononcé après avoir entendu beaucoup d'éléments de preuve. Le grand enjeu dans cette affaire était l'opération « Mr. Big », une technique dont les paramètres ont été restreints par la Cour suprême l'an dernier.

Le juge Blanchard a décidé que cette preuve pouvait être présentée au jury. Me Longueville va se pencher sur la décision, et sur l'ensemble du dossier, afin de déterminer s'il y a motif à appel. « Mon client est du même avis que moi : nous ferons appel si motif il y a », a commenté l'avocate.

Me Louis Bouthillier, de la Couronne, était évidemment satisfait du verdict. La mère de la victime, Jeannine James, a pour sa part estimé qu'il s'agit d'un « verdict juste » et qu'il doit y avoir des conséquences quand on pose un tel geste.