Trois ans après son arrestation, presque jour pour jour, Emanuele Padula, chef d'un réseau de distribution et de trafic de cocaïne lié à la mafia, a plaidé coupable aux accusations portées contre lui jeudi dernier, au palais de justice de Montréal.

Padula, 34 ans, a été arrêté en compagnie d'une douzaine d'autres personnes le 6 décembre 2011, à la suite d'une enquête baptisée Abduction et menée par la Division du crime organisé de la police de Montréal.

L'enquête ciblait un prolifique réseau de distributeurs au kilo et de vendeurs de cocaïne qui avait une route dans le nord-est de Montréal et qui versait une taxe au défunt chef de clan de la mafia Giuseppe De Vito, assassiné au cyanure dans sa cellule du pénitencier de Donnacona durant l'été 2013.

Padula a plaidé coupable à quatre chefs de trafic de cocaïne, possession de cocaïne, possession dans un but de trafic et complot. La défense et la poursuite ne se sont pas entendues sur une sentence, car elles ont des opinions très divergentes sur la comptabilité de l'organisation Padula. Les plaidoiries sur la peine ont donc été reportées au début de l'an prochain.

Selon la preuve, Emanuele Padula était le responsable du réseau. Il était assisté de son frère et d'un complice, Sammy Elgawehary. Ce dernier a déjà réglé son dossier et été condamné à six ans de pénitencier.

Le trio s'occupait de l'approvisionnement en cocaïne des clients qui achetaient de grosses quantités et du réseau de distribution. Ils faisaient la coupe et la préparation de la cocaïne pour la revente, s'occupaient d'approvisionner la cache de cocaïne, collectaient les clients et faisaient la comptabilité quotidienne de l'organisation. Ils avaient également établi une cache d'argent dans une résidence de la Rive-Nord de Montréal.

Durant l'enquête, les policiers ont installé deux caméras dans la cache de drogue de l'organisation, sur la rue Pierre-Corneille, à Montréal, effectué des entrées subreptices et infiltré deux agents qui ont fait des transactions.

Fait à noter, durant l'enquête Abduction, les suspects ont effectué quelques échanges ou rencontres dans le stationnement de la Place Versailles, où se trouvent justement les bureaux de la Division du crime organisé de la police de Montréal.