Alors que son procès aux assises pour une fraude alléguée de 120 millions doit commencer en janvier prochain, Ronald Weinberg, fondateur de Cinar, présente une requête pour être jugé séparément de ses trois coaccusés.

M. Weinberg était présent en Cour supérieure, hier, alors que les parties tenaient une conférence préparatoire en vue du procès.

M. Weinberg voudrait être jugé seul en Cour du Québec par un juge, plutôt que devant un jury avec ses coaccusés Hasanian Panju (comptable de Cinar), John Xanthoudakis (ex-PDG de Norshield Financial Group) et Lino Matteo (ex-PDG de Mount Real). Ils font face à 36 accusations de fraude, de faux et usage de faux, ainsi que de faux prospectus, en lien avec un transfert de 120 millions aux Bahamas.

Cinar, fondée par M. Weinberg et sa conjointe, feue Micheline Charest, produisait des émissions pour enfants et était inscrite en Bourse. À partir de 1999, différentes irrégularités ont commencé à plomber l'entreprise. Les faits reprochés aux accusés se seraient produits entre 1998 et 2005. Le procès doit durer six mois. M. Weinberg est représenté par Me Jeffrey Boro. Retenir les services d'un avocat pendant une aussi longue période représente un lourd fardeau financier, argue M. Weinberg. S'il subissait son procès en Cour du Québec, l'exercice serait beaucoup plus court du fait qu'il serait prêt à faire des admissions et que, selon lui, une grande partie de la preuve ne le concerne pas.

La Couronne, représentée par Me Matthew Ferguson, soutient que les quatre accusés étaient impliqués dans une aventure commune. M. Weinberg le nie. Il signale que des causes civiles l'opposent à ses coaccusés, bien qu'il ait abandonné celle contre Mount Real, puisque M. Matteo a fait faillite.

Quoi qu'il en soit, cette requête sera débattue plus tard devant le juge du procès, qui devrait être Martin Vauclair, a-t-on appris hier. M. Weinberg présente une autre requête, celle-là en arrêt des procédures pour cause de délai déraisonnable avant l'inculpation, et après.