Le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) a évacué le Cégep Édouard-Montpetit à Longueuil, qui était en procédure de confinement après qu'un témoin eut affirmé avoir vu un homme armé entrer dans l'établissement scolaire de plusieurs milliers d'étudiants.

Le témoin a contacté le Service de police vers 9 h 30 affirmant avoir vu entrer un homme muni d'une arme.

Les policiers ont affirmé qu'il s'agirait d'un appel non fondé.

«L'opération est toujours en cours, mais aucune arme n'a été retrouvée», a précisé l'agente Mélanie Mercille.

Environ 2000 des 7000 étudiants fréquentant le cégep étaient dans l'établissement au moment de l'alarme, selon la direction. L'évacuation pourrait ainsi s'étirer encore, le cégep étant évacué classe par classe. «L'évacuation se déroule bien, les gens sont calmes», a indiqué l'agente Mercille.

Il s'agirait fort probablement d'un canular. La personne ayant rapporté avoir vu un homme armé a appelé d'une cabine téléphonique et a donné très peu de détails. La personne n'était plus sur place quand les policiers sont arrivés.

Le SPAL a mis en place une ligne téléphonique pour permettre aux parents inquiets d'obtenir des informations. Il s'agit du 450 463-7191.

Claude Cossette, une étudiante d'administration vient d'être évacuée.

«La police nous a demandé de laisser nos sacs à l'intérieur et ils nous ont fouillés un par un avant de nous laisser sortir», raconte la jeune femme, qui était enfermée avec une douzaine de camarades dans une classe.

«Au début, on était pas mal stressés», dit-elle. Les jeunes avaient entassé des bureaux à devant la porte.

«Il y avait des policiers dans les couloirs.»

Témoin introuvable

Selon la police, le témoin est toutefois introuvable et n'a fourni aucune description physique du suspect.

Plusieurs policiers avaient été dépêchés sur place et les élèves ainsi que les personnes avaient reçu l'ordre de s'enfermer dans les locaux et les salles de classe.

Le directeur des communications du collège, Alain Legault, a confirmé plus tôt ce matin qu'un ordre de confinement avait été donné et que les policiers avaient évacué les étudiants qui se trouvaient dans les corridors.

Des patrouilleurs ont annoncé au porte-voix à la foule qui est à l'extérieur que les cours sont annulés.

Des élèves confinés

Nicholas Artiaga-Tapia, un étudiant en sciences humaines, marchait vers le café étudiant lorsqu'il a entendu l'ordre d'évacuation.

«Les policiers ont crié "Tout le monde sort. On évacue maintenant". Ils ne nous ont pas dit pourquoi. Les gens étaient assez paniqués.»



La professeure Pascale Millot était enfermée dans son bureau. «J'avais un cours à 10h. Quand je suis arrivée, vers 9h50, une collègue nous a dit de nous enfermer dans nos bureaux ou nos classes: un agent de sécurité aurait parlé d'une personne armée», a raconté la femme dans un entretien écrit avec La Presse.

«Des agents de sécurité sont venus vérifier si les portes étaient fermées et on les a entendus crier, rester dans vos classes, rester dans vos bureaux... Depuis, c'est silencieux.»

Après une heure de confinement, il ne filtrait pas la moindre information d'un tireur vraiment aperçu. Pas même sur les réseaux sociaux. Des membres du personnel à l'intérieur du Cégep nous ont toutefois affirmé que tous les ordinateurs dans l'établissement venaient d'être bloqués et affichent un message disant "Confinement toujours en cours. Attendez d'autres instructions".

Un autre étudiant est confiné dans l'aile D, un pavillon de l'Université du Québec à Trois-Rivières.

Malita Amrane a entendu à la radio que le Cégep où étudie sa fille faisait l'objet d'une opération policière. Elle a accouru à l'école à sa recherche. «Je ne la trouve pas. Je suis certaine qu'elle est à l'intérieur», a dit la maman en pleurs.

De nombreux étudiants étaient présents à l'intérieur en cette journée d'examens de mi-session. Simon Hébert se trouvait en pause dans un corridor quand il a vu plusieurs policiers entrer en courant. Ils ont demandé aux étudiants qui attendaient pour reprendre leur examen d'évacuer le bâtiment. «Ça ne m'a pas énervé, mais ça doit être stressant pour ceux qui sont confinés dans leur classe», dit le cégépien.

De nombreux parents inquiets ont rapidement accouru au cégep quand ils ont entendu qu'une opération policière avait lieu dans l'établissement que fréquente leur enfant. C'est par une amie que Danielle Brault a entendu qu'une personne armée pouvait se trouver dans le cégep fréquenté par sa fille. Elle a aussitôt quitté son travail à Boucherville pour se rendre à Longueuil. «Elle est confinée à l'intérieur. Même si c'est une fausse alarme, j'ai juste hâte de la serrer dans mes bras», confie-t-elle, sous le coup de l'émotion.

Quarante-cinq minutes après son arrivée, des policiers sont allés à la rencontre des parents qui attendaient sur le trottoir pour les rassurer. Leurs enfants ne peuvent sortir pour le moment, mais tout danger semblait écarter, leur ont-ils dit. 

La police prévoit utiliser un local non loin du cégep pour permettre aux parents de retrouver leurs enfants.

Des étudiants qui se trouvaient dans des classes du sous-sol ont dû se réfugier dans d'autres locaux parce que les leurs ont des fenêtres donnant vers l'intérieur. On leur a ensuite demandé de s'accroupir sous les bureaux.

D'autres ont placé des meubles et des classeurs pour bloquer la porte de leur salle de classe.