Invitée à la première de la saison de Tout le monde en parle, l'ex-bâtonnière Lu Chan Khuong a de nouveau nié avoir commis un vol à l'étalage au Simons en 2014. L'avocate, qui estime avoir été traînée dans la boue en raison des idées qui dérangeaient «l'establishment», est d'ailleurs passée à l'offensive, cette fois en affirmant que d'anciens bâtonniers n'ont pas tous été des anges.

Tout en déplorant avoir fait la manchette cet été pour une histoire de plainte pour vol à l'étalage, l'ex-bâtonnière a laissé entendre que ses prédécesseurs n'ont pas toujours lavé plus blanc que blanc. Elle a notamment révélé que des bâtonniers ont déjà eu des problèmes avec l'impôt et le fisc ou que certains ont eu un chauffeur, car ils n'avaient plus de permis de conduire. Elle a toutefois refusé d'identifier une personne en particulier.

Le 1er juillet dernier, La Presse a révélé que la bâtonnière avait fait l'objet d'une plainte à la police pour vol à l'étalage de deux jeans d'une valeur de 230$ chacun dans un magasin Simons de Laval, en avril 2014. Le dossier de Me Khuong avait bénéficié d'un programme de déjudiciarisation des infractions criminelles.

Il ne fait aucun doute, à ses yeux, que ces informations ont été divulguées aux médias afin de l'écarter de ses fonctions de bâtonnière. «C'est sûr qu'on ne me veut pas là. [...] Je dérange l'establishment, je voulais proposer une ère nouvelle. [...] Les membres veulent un vent nouveau, et c'est ce que je proposais», a-t-elle souligné.

Selon elle, seuls trois acteurs peuvent être à l'origine de cette fuite dans l'espace public, soit la Ville de Laval, la Maison Simons ou le ministère de la Justice. «Je ne connais pas la source, mais j'en ai une bonne idée», a-t-elle affirmé avant d'indiquer qu'elle croyait la Ville de Laval innocente.

En bonne compagnie

Au passage, elle a souligné que plusieurs personnes connues ont déjà joui du caractère confidentiel du programme de déjudiciarisation. «Vous seriez surpris du nombre et du nom des gens qui se retrouvent sur cette liste», a-t-elle dit. Encore une fois, elle a préféré taire ces noms.

Au sujet de la lettre critique à son endroit écrite par les ex-premiers ministres Lucien Bouchard, Bernard Landry, Daniel Johnson et Pierre Marc Johnson, Me Khuong a tenu à répliquer à ce dernier. Elle a suggéré à Pierre Marc Johnson de rembourser aux contribuables les frais d'avocats de 200 000$ de sa conjointe, l'ex-présidente du Tribunal administratif du Québec (TAQ) Hélène de Kovachich. Mme de Kovachich a été suspendue six mois pour avoir utilisé le budget du TAQ afin de payer l'avocate qui la représentait dans une cause personnelle.

Me Kuong a par ailleurs ajouté que son conjoint, l'ancien ministre de la Justice Marc Bellemare, dérange également de son côté l'establishment politique.