Khurram Syed Sher, un pathologiste qui a déjà chanté à l'émission «Canadian Idol», a été acquitté, mardi, de complot afin de faciliter le terrorisme.

Originaire de London, en Ontario, diplômé de l'Université McGill, à Montréal, il avait été accusé en août 2010 en compagnie de deux autres hommes.

Dans sa décision, le juge Charles Hackland, de la Cour supérieure, a expliqué que même si M. Sher avait probablement développé une certaine sympathie pour les djihadistes, le tribunal n'est pas convaincu que le médecin avait véritablement eu l'intention de participer à un complot.

Après son arrestation, les autorités policières avaient déclaré avoir saisi de la littérature, des vidéos et des livres d'instructions de nature terroriste, ainsi que des dizaines de cartes électroniques qui serviraient à faire détonner à distance des bombes artisanales.

Au cours du procès, la Couronne a plaidé que M. Sher, âgé de 32 ans, avait joint les rangs d'un groupe local qui appuyait le mouvement djihadiste par tous les moyens possibles.

Les procureurs fédéraux avaient mentionné que M. Sher avait accepté avec deux autres hommes de recueillir des fonds, d'envoyer des sommes d'argent à l'étranger, de participer à un entraînement paramilitaire, de construire et utiliser des explosifs, et de rechercher des cibles potentielles au Canada.

M. Sher avait plaidé non coupable.

Au cours de sa carrière professionnelle, M. Sher a travaillé comme anatomo-pathologiste à l'hôpital général St.Thomas Elgin à St.Thomas, en Ontario, au sud de London.

Son arrestation avait défrayé les manchettes quand on avait découvert qu'il avait déjà participé au concours de talents amateurs «Canadian Idol» à la télévision. Il était en liberté sous caution, sous des conditions sévères, pendant les procédures.

La Couronne avait présenté comme preuves des informations obtenues en enregistrant des conversations téléphoniques, en interceptant des courriels et en installant différents outils d'enregistrement.

Les procureurs avaient diffusé six segments d'une bande audio d'une conversation du 20 juillet 2010 entre M. Sher et ses deux coaccusés. La Couronne a présenté cette rencontre comme un moment important pour les présumés terroristes. L'avocat de M. Sher a plutôt qualifié cette visite de repas amical lors d'un arrêt au cours de sa route entre Montréal et le sud de l'Ontario, là où il se dirigeait afin d'occuper un nouvel emploi.

La défense a décrit M. Sher comme un maniaque de hockey qui a donné des milliers de dollars à des organismes caritatifs, en plus de contribuer aux efforts de reconstruction après un tremblement de terre au Pakistan.

Pendant son témoignage, M. Sher a déclaré qu'il ne croyait pas à la violence et qu'il fallait plutôt redonner à la communauté.