Le recours collectif entrepris contre les frères de Ste-Croix est réglé. Au total, se sont 206 hommes victimes de sévices sexuels dans leur enfance, qui recevront des sommes variant entre 10 000 $ et 250 000 $, d'ici le 25 juillet.

Le jugement final a été paraphé par le juge de la Cour supérieure Claude Auclair, mercredi après-midi, à Montréal.

Ce recours intenté en 2008 par René Cornellier, père d'une victime qui est décédée en 1994, visait à apporter un certain dédommagement à ceux qui ont été victimes de sévices sexuels alors qu'ils fréquentaient des établissements gérés par les frères de Ste-Croix, entre 1950 et 1991. Il y a deux ans, lors de conférences de règlement, les frères s'étaient engagés à verser 18 millions de dollars pour régler le litige. Ils ont ensuite demandé des délais pour analyser les demandes qui fusaient. 

Le juge Auclair s'est adjoint deux adjudicateurs pour examiner les dossiers et accélérer le processus. Les sommes allouées aux victimes ont été calculées en fonction notamment de la gravité des sévices et des séquelles. La Congrégation paiera en outre trois millions de dollars aux avocats Alain Arsenault et Gilles Gareau, qui représentaient les victimes dans ce recours. Un autre 2,8 millions servira à payer les adjudicateurs, les experts, les frais et les taxes. Enfin, 910 000$ seront alloués à des parents de victimes.

Me Alain Arsenault paraissait satisfait du dénouement, mais déplorait la lenteur du processus. Selon lui, le recours aurait pu être réglé il y a un an. Un avis qui n'est pas partagé par l'autre partie. 

Me Éric Simard, qui représentait la Congrégation dans cette affaire, a fait valoir que «le processus d'indemnisation a permis un traitement équitable pour toutes les victimes, dans un délai raisonnable, compte tenu de la nature et du nombre de réclamations soumises.» 

Rappelons que le recours touchait les élèves qui ont été victimes de sévices sexuels alors qu'ils fréquentaient le Collège Notre-Dame entre 1950 et 2001, le collège de Saint-Césaire entre 1950 et 1991, ou l'école Notre-Dame de Pohénégamook entre 1959 et 1964. Une quarantaine d'agresseurs ont été identifiés, dont cinq seulement sont encore vivants. Deux de ces derniers font face actuellement à des accusations criminelles.