Le Canadien Christopher Neil, détenu pendant cinq ans dans une geôle de Thaïlande pour pédophilie et arrêté vendredi à son retour au pays, devrait être bientôt libéré sous conditions.

La GRC a indiqué lundi qu'elle ne comptait pas ouvrir une enquête pour tourisme sexuel ou déposer des accusations criminelles contre l'ex-enseignant de 37 ans, puisque ce dernier a déjà purgé sa peine en prison.

La porte-parole de la Couronne Samatha Hulme a néanmoins affirmé que le ministère public allait exiger certaines conditions à sa libération en vertu de la section 810.1 du Code criminel canadien, qui encadre la liberté de mouvement des criminels représentant un danger d'agression sexuelle pour les jeunes de moins de 16 ans.

Ces dispositions ont déjà été utilisées dans le passé, notamment dans le cas d'Orville Mader, un autre Canadien condamné pour pédophilie au Cambodge qui a dû respecter des conditions strictes de 2007 à 2010. Il devait notamment se tenir loin des enfants et de tous les endroits où ils seraient susceptibles de se rassembler, céder son passeport et se rapporter aux autorités de manière fréquente. Il lui était en outre interdit de naviguer sur Internet.

Christopher Neil a brièvement comparu une première fois lundi devant un juge de la Colombie-Britannique. Il portait une grande chemise brune et n'a montré aucune émotion. Un jeune avocat de 21 ans, Mark Thompson, lui a été attitré. Ce dernier a indiqué qu'un interdit de publication sera exigé mercredi au cours de l'enquête sous caution.

Neil a été arrêté en 2007 après avoir diffusé des photos de ses agressions sur lesquelles il avait masqué son identité. Des policiers allemands avaient néanmoins réussi à décoder l'image, ce qui avait permis à Interpol de lancer une chasse à l'homme internationale.

Neil n'a aucune adresse fixe au Canada, mais il a déjà vécu à Maple Ridge, en Colombie-Britannique. Pour l'instant, il demeure détenu à Richmond.

Le caporal Mat Van Laer, de la GRC, a indiqué que les autorités thaïlandaises avait libéré Neil de manière anticipée, mais que cette façon de faire n'était pas inhabituelle et qu'elle était aussi courante au Canada.