Une fête entre jeunes a mal tourné dans la nuit de mardi à hier dans l'arrondissement de Montréal-Nord. Une policière a été blessée à la tête et 14 fêtards, certains liés aux gangs de rue, ont été arrêtés.

Un peu après minuit, les policiers se sont rendus au 4693, boulevard Henri-Bourassa Est pour une plainte de bruit. À leur arrivé sur les lieux, les patrouilleurs ont dû séparer de 15 à 20 jeunes qui se battaient. Une fois le groupe calmé, les policiers se sont rendu compte qu'une fête illégale se déroulait dans le sous-sol d'une boutique de produits naturels et d'artisanat haïtien.

«Il y avait entre 60 et 70 personnes dans un petit espace et ils pouvaient acheter de la boisson. Ce n'est cependant pas un commerce qui détient un permis de vente d'alcool», a indiqué Jean-Pierre Brabant, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal.

Étant donné le grand nombre de fêtards dans le petit espace, les policiers ont appelé le Service de prévention des incendies. En attendant leur arrivée, une autre bagarre a éclaté. Une policière de 36 ans a alors été projetée au sol et a subi des lacérations à la tête et à un bras. Elle a été transportée dans un centre hospitalier où elle a rapidement obtenu son congé.

Quatorze personnes, dont quatre mineurs, ont été arrêtées durant l'intervention policière. Deux personnes ont été accusées de voie de fait contre un policier et une autre pour entrave au travail des policiers. Onze jeunes ont également été arrêtés pour non-respect de leurs conditions ou parce qu'un mandat d'arrêt pesait sur eux. En tout, 10 des suspects seraient liés aux gangs de rue.

Des résidants inquiets

Paul Toussaint est resté plus tard qu'à l'habitude dans son commerce mardi soir. Il a vu les jeunes festoyer. «Exceptionnellement, je suis resté jusqu'à 23h. Il y avait des jeunes dans le parc à côté et d'autres devant la boutique où il y avait la fête. Ils ne faisaient pas grand-chose. Ils marchaient, ils parlaient et je me suis dit que c'était normal puisque c'était une chaude soirée d'été», a-t-il dit. C'est son associé qui lui a appris que 14 des jeunes avaient été arrêtés une heure après son départ.

Au-dessus des commerces, les résidants des appartements étaient plus inquiets. Une mère de famille, qui habite l'immeuble depuis plus de 10 ans, a dit qu'elle regrettait de ne pas avoir déménagé le 1er juillet dernier. «La situation est de pire en pire. Les jeunes viennent souvent ici. Ils fument de la marijuana dans la ruelle parce que c'est sombre. Parfois, ils montent même les escaliers de secours qui mènent à nos appartements», raconte-t-elle.

La femme, qui a préféré taire son identité, affirme qu'elle a eu peur la nuit de l'intervention policière qui a tourné au vinaigre. «Les jeunes ont fait exploser des pétards dans la ruelle. Quand les policiers sont arrivés, ils se faisaient insulter. Après que la policière est tombée, il y avait 50, peut-être 100 policiers», dit-elle. C'est finalement vers 4h du matin que la situation est revenue au calme et qu'elle a pu tenter de retrouver le sommeil.