Un policier de Saint-Jean-sur-Richelieu qui a fureté dans l'ordinateur de la police pour se renseigner sur des femmes, sur des membres de sa famille et sur lui-même, a récemment été déclaré coupable d'avoir utilisé frauduleusement un ordinateur de police.

Robert Saint-Martin, 49 ans, a été congédié par la police municipale de Saint-Jean-sur-Richelieu en mars 2008, après 23 ans de service et alors qu'il était capitaine. Les faits dont il est question ici ont un lien avec ce congédiement, qui fait toujours l'objet d'une contestation de la part de M. Saint-Martin. Les policiers ne sont autorisés à recueillir des renseignements de l'appareil appelé CRPQ (Centre de renseignements policiers du Québec) que dans l'exercice de leurs fonctions et à des fins policières. Or, dans le cadre du procès de M. Saint-Martin, il a été démontré qu'il a consulté l'ordinateur à des fins personnelles à 35 reprises, au sujet de 19 personnes, entre novembre 2002 et novembre 2006. Il a aussi été déclaré coupable d'une pareille infraction survenue en 1995.

Parmi les cibles de M. Martin, on compte neuf femmes, dont cinq avec qui il a entretenu des relations amoureuses. Pour sa défense, M. Saint-Martin a soutenu qu'il croyait ne pas commettre de faute s'il respectait la confidentialité et si «l'information restait entre lui et l'ordinateur».

M. Saint-Martin a en outre fait neuf recherches à son propre sujet dans le CRPQ. Le policier voulait savoir s'il faisait l'objet de mandats d'arrêt pour amendes impayées.

M. Saint-Martin sera de retour devant le juge Claude Provost le 4 avril pour connaître sa peine. Pour cette infraction, la peine peut aller de l'absolution à un maximum de 10 ans de prison dans les pires cas, par exemple s'il y a communication de renseignements à des criminels. Me Beauchesne a indiqué qu'il ne s'agissait évidemment pas ici d'un des pires cas.