Dans la ligne de mire de la police pour une série d'irrégularités, dont l'utilisation alléguée d'un tueur à gages dans leur personnel de sécurité, l'animateur de radio Denis Fortin et ses partenaires s'engagent à corriger le tir et à fermer temporairement leur très branché club Radio Lounge.

Le dossier préparé par les policiers contre l'établissement du boulevard Saint-Laurent faisait état d'une longue liste de problèmes à régler.

«Les ressources policières de la Ville de Montréal sont appelées à l'établissement sur une base régulière et, la plupart du temps, en grand nombre. Par ailleurs, les policiers constatent régulièrement la présence de membres de groupes criminalisés», précisent des documents de la Régie.

Fusion entre deux bars

Les enquêteurs déploraient que le Radio Lounge, censé occuper le rez-de-chaussée, ait fusionné de facto avec une autre entreprise qui exploitait un autre bar aux deuxième et troisième étages. Les clients circulaient à l'intérieur d'un seul établissement, mais deux sociétés différentes pouvaient se renvoyer la balle quant à leur responsabilité dans l'exploitation des lieux.

La police disait aussi être informée de la présence fréquente au bar d'individus reliés aux gangs de rue et aux motards criminels. Des agents affirmaient avoir identifié un tueur à gages, membre du gang des Syndicate, parmi le personnel de sécurité.

Parmi la liste d'incidents violents survenus au club, la police soulignait une bagarre impliquant des employés du Radio Lounge en congé, au cours de laquelle quatre personnes ont été poignardées.

Règlement à l'amiable

La preuve de toutes ces constatations n'a pas été faite en cour, puisque les avocats des tenanciers ont réglé l'affaire en trouvant un terrain d'entente avec la procureure de la Régie des alcools.

Les parties ont proposé que le permis du bar soit suspendu pour 24 jours à titre punitif. Les deux sociétés impliquées seront aussi fusionnées pour former une seule entité qui gérera le Radio Lounge sur trois étages. La société sera détenue par l'animateur Denis Fortin ainsi que ses associés Johnny Asheley Philogène et Ahmed Chaaban.

L'entente doit être approuvée par les régisseurs de l'organisme gouvernemental, mais ceux-ci ont clairement montré hier qu'ils y sont favorables hier.

«Vos clients respectifs ont démontré leur bonne volonté dans cette affaire. On part d'un nouveau pied!», a lancé le régisseur Édouard J. Belliardo à un des avocats de la défense.

«C'est manifestement un bon règlement pour tout le monde», a résumé Me Sébastien Sénéchal, avocat d'une partie des propriétaires.