Le gouvernement canadien a finalement confirmé mardi la déportation la veille de Léon Mugesera vers son pays natal, le Rwanda, où il devrait faire face à des accusations en lien avec le génocide survenu en 1994.

Presque 24 heures après le décollage de l'avion qui transportait M. Mugesera, le ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, en a fait l'annonce mardi après-midi à Montréal.

Il a soutenu que le ressortissant rwandais avait abusé pendant 16 ans des outils mis à sa disposition afin qu'il puisse se défendre.

Le ministre Kenney a ajouté que toutes les vérifications avaient été faites pour s'assurer que M. Mugesera ne sera pas torturé par le régime rwandais. L'évaluation de ce risque avait retardé son expulsion.

Kigali accuse l'ancien conseiller politique d'avoir commis des crimes contre l'humanité et d'avoir incité au génocide. En 1992, devant un millier de personnes, il avait prononcé un violent discours s'en prenant aux Tutsis.

Lundi, Léon Mugesera a perdu coup sur coup deux batailles dans sa guerre judiciaire contre Ottawa.

La Cour supérieure puis la Cour fédérale lui ont toutes deux refusé un sursis. Ces défaites marquaient la fin d'une véritable saga de contestations, de demandes de révision et autres procédures, une lutte qui s'était rendue jusqu'en Cour suprême.