La procureure de l'État du Pernambuco chargée du dossier sur la mort d'Arturo Gatti, en juillet 2009, a qualifié «d'intéressant» le rapport des 9 enquêteurs privés, embauchés par les proches du champion mondial de boxe.

Le rapport, rendu public il y a quelques jours, soutient qu'Arturo Gatti ne se serait pas suicidé, mais aurait plutôt été tué dans l'appartement qu'il louait dans la station balnéaire de Porto de Galinhas, avec sa femme et son fils de 10 mois.

Selon les experts privés, l'épouse du boxeur, Amanda Rodrigues, est un «sujet d'extrême intérêt» dans cette histoire.

La procureure de l'État, Paula Ismail n'est pas encore en mesure de décider si elle demandera une réactivation de l'enquête ou si elle enverra le tout aux archives. Elle dit avoir reçu le document de 500 pages le 29 août dernier, mais elle n'a pas pu le lire en entier, puisqu'il reste encore quelques éléments à traduire en portugais.

Pressée par les journalistes. elle n'a pas non plus voulu s'avancer sur une date possible pour rendre sa décision.

La police piquée au vif

De son côté, le chef de la police civile de l'État du Pernambuco qui, en juillet 2009, était l'enquêteur principal au dossier, a été piqué au vif par les déclarations des enquêteurs privés faites il y a quelques jours au New Jersey.

Ces derniers, qui se sont rendus dans la station balnéaire pour enquêter, ont durement critiqué les méthodes utilisées par la police pour conclure au suicide d'Arturo Gatti mettant en lumière ce qu'il croit être des lacunes dans l'enquête brésilienne.

«Je n'accepte pas que des intrus soient venus sur mon territoire pour mépriser notre travail», a affirmé Paul Alberi.

Le policier d'expérience affirme avoir passé 18 jours dans l'appartement où s'est produit le drame et avoir tout passé au peigne fin. Il qualifie de loufoque la théorie des enquêteurs privés selon laquelle les marques retrouvées sur le cou du champion de boxe s'apparentent davantage à des marques de strangulation qu'à des marques de pendaison.

Toujours selon ce rapport, les hématomes présents derrière la tête du boxeur seraient dus à un coup porté dans les minutes précédant sa mort.

Le chef de police a non seulement rejeté d'emblée ces conclusions, mais s'en est pris lui aussi personnellement aux enquêteurs.

«Je pense qu'au moment où ces experts sont venus au Brésil, le soleil devait être très fort et ça leur a brûlé de la matière grise», a-t-il répliqué.

Paul Alberi est catégorique à l'effet que Arturo Gatti s'est bel et bien suicidé. Il a rappelé qu'une autopsie réalisée à l'Institut médico-légal de Montréal sur le corps du champion du monde a tiré les mêmes conclusions.

« Je pense que tout ça prend son origine dans le fait que la famille Gatti n'accepte tout simplement pas que la fortune du boxeur soit léguée à son épouse «, a-t-il conclu.