L'ancien Rock Machine Tony Jalbert ne sera pas resté en liberté provisoire bien longtemps.

L'homme de 47 ans à la longue feuille de route criminelle est soupçonné de diriger un réseau de trafiquants de drogue dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.

En liberté provisoire depuis un peu plus d'un mois, il vient de reprendre le chemin de la prison.

Jalbert a été arrêté au début du mois de juin dernier dans le cadre d'une opération de la police de Montréal baptisée Éclaircie 2. Cet ancien Rock Machine avait alors pu reprendre sa liberté en échange de conditions à respecter, dont celle de ne pas posséder de cellulaire.

Or, Jalbert a été arrêté à nouveau dans la nuit de jeudi à vendredi sur le boulevard Saint-Laurent. Vers 3h, après avoir croisé des policiers qui patrouillaient dans le secteur, il s'est dirigé vers l'arrière d'un commerce, a résumé son avocat, Me Gilbert Frigon, hier.

Les policiers, qui l'ont vraisemblablement reconnu, ont eu la puce à l'oreille. Ils l'ont suivi à l'arrière du commerce et y ont trouvé un cellulaire dont il venait tout juste de se débarrasser.

Hier, Jalbert a reconnu sa culpabilité à un chef d'accusation de non-respect de condition au palais de justice de Montréal. La juge Louise Villemure l'a condamné à purger sept jours de détention. Il doit revenir en cour le 28 septembre prochain pour la suite du processus judiciaire concernant le dossier de trafic de drogue dans Hochelaga.

Retour des Rock Machine?

Les Rock Machine, ce groupe de motards criminels auquel appartenait Jalbert, ont récemment fait les manchettes, alors que certains de leurs membres ont recommencé à s'afficher ouvertement au Québec.

La police de Montréal a confirmé la semaine dernière avoir interpellé une dizaine d'entre eux, alors qu'ils affichaient leurs couleurs au bar de danseuses Chez Parée, au centre-ville.

Au cours d'une guerre sanglante les opposant aux Hells Angels, entre 1994 et 2002, plusieurs ont été tués. D'autres se sont joints aux Hells, dont le fondateur des Rock Machine de Montréal, Salvatore Cazzetta.

Au début des années 90, c'est Tony Jalbert, alors un proche des Rock Machine, qui a donné sa première «chance» à Stéphane «Godasse» Gagné en lui faisant vendre de la drogue pour son organisation dans le quartier gai.

Peu de temps après que la guerre eut éclaté, «Godasse» a laissé tombé Jalbert pour passer dans le clan des Hells. «Godasse» deviendra plus tard délateur et réussira à faire condamner le chef des Hells Angels Nomads, Maurice «Mom» Boucher, pour le meurtre de deux gardiens de prison.