Déclaré coupable par un jury de l'homicide involontaire de Line Sansoucy, survenu le 27 mars 2010, Paulo Dasylva a écopé de huit ans de pénitencier, vendredi, au palais de justice de Montréal.

Mme Sansoucy, 41 ans, est morte étouffée, parce que Dasylva, 37 ans, a inséré du papier hygiénique dans sa bouche et lui a ligoté les jambes. Il a aussi enroulé une ceinture de façon très serrée autour de sa tête. De plus, la femme affichait plusieurs ecchymoses à la tête et ailleurs sur le corps. Le drame est survenu dans le logement de la victime, rue Viau, à Saint-Léonard, au terme d'une petite soirée qui réunissait quatre personnes. Dasylva avait été emmené par un couple d'amis qui voulait lui changer les idées, car il s'était fait mettre à la porte de chez lui par sa femme, quelques jours plus tôt. Au terme de la soirée, vers 5h du matin, le couple est parti pour rentrer chez lui. Dasylva est resté, mais Mme Sansoucy l'a averti qu'elle ne voulait pas avoir de relation avec lui. Le crime s'est vraisemblablement produit quelques heures plus tard, dans l'avant-midi. Dasylva a volé 100$ à la victime, avant de partir.

Accusation réduite

Au procès, l'homme a fait valoir que c'était la victime qui l'avait attaqué. La thèse du ministère public était plutôt qu'il était devenu furieux parce que Mme Sansoucy avait refusé ses avances. Accusé de meurtre au deuxième degré, Dasylva a finalement été déclaré coupable d'homicide involontaire. Le procureur de la Couronne Jacques Dagenais demandait 10 ans, tandis que Me Richard Dubé, en défense, proposait quatre ans. Pour calibrer la sentence, le juge Marc-André Blanchard a tenu compte des facteurs aggravants (l'accusé était l'invité chez la victime, la violence disproportionnée, l'impact sur les deux enfants de la victime...) et atténuants (sans antécédent criminel, ses remords semblent sincères, il reconnaît l'impact de la consommation de drogue sur son comportement...). En fin de compte, le juge a trouvé qu'une peine de sept ans à compter de ce jour (huit en comptant l'année que Dasylva a passée en détention préventive) était appropriée.

Famille éprouvée

La mort de Mme Sansoucy a anéanti ses parents et ses deux enfants. Son fils, en début de vingtaine, était présent, vendredi. La semaine dernière, sa fille Melyna, 14 ans, a livré un émouvant témoignage. Mme Pauline Sansoucy, mère de la victime, pleurait silencieusement dans la salle d'audience, vendredi. «La sentence, c'est correct. Mais ça ne me rendra pas ma fille», a-t-elle dit tristement, en sortant.

D'origine portugaise, Dasylva est arrivé au Canada en 2007 et a obtenu un statut de résident permanent. Comme il n'est pas citoyen canadien, il pourrait être expulsé au terme de sa peine.