Un homme qui se faisait passer pour un employé de l'hôpital Saint-Luc, Guil Abitbol, 40 ans, aurait agressé sexuellement deux patientes sexagénaires en mai dernier, en leur laissant croire qu'il était dans leur chambre pour leur donner des traitements.

C'est du moins ce que la Couronne tentera de prouver au procès d'Abitbol, qui devait en principe commencer lundi dernier. L'exercice a cependant dû être reporté parce que son avocate s'est désistée. Ils ne s'entendaient pas sur la manière de mener le dossier, a-t-il été établi devant la Cour. Un autre avocat, Me Mario Bilodeau, a été pressenti pour reprendre le dossier, ce qui devrait être confirmé aujourd'hui devant le juge Lucien Roy.

Les faits seraient survenus les 21 et 29 mai. Abitbol a été épinglé par des agents de sécurité alors que, selon des témoins, il fuyait l'établissement. Il est détenu depuis son arrestation.

Tests et massages

Au cours de l'enquête préliminaire, la première victime, une femme de 61 ans, a raconté qu'elle a été opérée pour des pontages aux jambes le 18 mai dernier. Après être sortie des soins intensifs, elle a été placée dans une chambre. Vers 22h10, le soir du 21, elle a senti une présence près d'elle. Un homme lui touchait les jambes. Quand elle a demandé de quoi il s'agissait, l'homme lui a répondu qu'il lui faisait un massage. Elle a rétorqué qu'elle n'en voulait pas, mais l'homme a relevé sa chemise d'hôpital et se serait mis à frotter sa tête sur le pubis de la patiente. Il lui aurait ensuite touché les seins, avant de sortir des gants de latex de sa poche. Quand il a commencé à descendre sa braguette, la femme a sonné pour demander de l'aide. L'intrus est parti en courant.

Un incident semblable s'est reproduit le 29 mai, avec une patiente atteinte d'un cancer qui est morte deux mois plus tard. L'intrus lui aurait fait croire qu'il venait faire des prélèvements et aurait inséré un doigt dans le vagin et dans l'anus de la patiente. Mal à l'aise, cette dernière a sonné, et l'intrus s'est encore enfui en courant. Les agents de sécurité de l'hôpital ont repéré sur le boulevard René-Lévesque un homme qui correspondait à la description de l'agresseur. Il s'agissait d'Abitbol.

Ce dernier a raconté qu'il était entré dans l'hôpital pour aller aux toilettes. Ne trouvant personne pour lui indiquer où elles se trouvaient, il était entré dans les chambres pour s'informer. Il a nié avoir agressé les patientes.

Abitbol, qui reconnaît avoir eu des problèmes de consommation dans le passé, a plusieurs antécédents judiciaires. C'est Me Julie Pelletier qui représente la Couronne dans cette affaire.